Un banc d'algues toxiques aurait causé la mort de huit bélugas ainsi que celle de plusieurs centaines d'oiseaux et de poissons dans l'estuaire du Saint-Laurent. La «marée rouge» se déplace depuis quelques jours dans l'estuaire du fleuve, entre Trois-Pistoles et Rimouski.

«C'est la première fois que l'on voit des mortalités importantes d'oiseaux et de mammifères marins en même temps que des floraisons d'algues rouges», a dit le directeur des Sciences océaniques et de l'environnement à Pêches et Océans Canada, Michel Gilbert.

Si elles sont ingérées par un être humain ou un animal, les toxines libérées par les algues rouges peuvent entraîner la paralysie et provoquer la mort. Hier matin, Pêches et Océans Canada a d'ailleurs interdit la cueillette de mollusques dans la région.

«Il y a floraison d'algues toxiques lorsqu'il y a des crues importantes», a expliqué M. Gilbert. Le phénomène n'est pas inhabituel, a-t-il cependant précisé. «Cette année, la période de floraison s'est étendue sur une longue période», a dit Jean Desaulniers du Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent. «Cela a peut-être participé à leur grande prolifération», a-t-il suggéré.

Version océanique des algues bleues

La ministre de l'Environnement, Line Beauchamp, s'est dite préoccupée par la situation mais estime qu'il est prématuré d'établir un lien de causalité entre la découverte des carcasses d'animaux et la présence d'algues rouges dans la région. Plusieurs jours seront nécessaires avant que les échantillons d'animaux ne soient analysés en laboratoire.

Greenpeace croit pour sa part qu'il s'agit de la «version océanique et estuaire des algues bleus». Pour le directeur de l'organisme, Éric Darier, le gouvernement tente «de noyer le poisson» alors qu'un scénario similaire à celui de l'été passé avec les algues bleues est en train de se reproduire.