Quelque deux mille manchots de Magellan ont été retrouvés morts, couverts de pétrole, sur les plages de Florianopolis, dans le sud du Brésil, depuis dimanche, a indiqué à l'AFP un responsable du Centre de tri des animaux sauvages (Cetas) de cette ville.

«Plus de 2000 manchots se sont échoués morts sur les 40 plages de Florianopolis», a dit Kleber Machado, expliquant que les habitants enterrent les oiseaux qu'ils trouvent et contactent l'association de quartier qui élabore les statistiques.

«Actuellement nous en soignons 170 au Cetas qui eux aussi étaient couverts de pétrole», a ajouté ce responsable qui compte sur l'aide d'une vingtaine de volontaires, biologistes et vétérinaires.

«À cette époque de l'année nous recevons de deux à trois manchots par jour mais en ce moment c'est de 20 à 30», a-t-il expliqué.

Une fois rétablis, les oiseaux seront remis à la mer, dans un courant qui les renverra en Patagonie d'où ils ont migré, a dit M. Machado.

Selon lui, le pétrole provient probablement d'un navire qui se trouvait en pleine mer mais la Marine, qui a effectué plusieurs survols de la région, n'a pas encore localisé la nappe de pétrole.

Quand l'oiseau est couvert de pétrole, il perd l'imperméabilité naturelle de ses plumes. L'eau glacée entre en contact direct avec son corps et il meurt d'hypothermie, selon M. Machado.

Jeudi dix manchots morts se sont échoués à Imbituba, à 150 km au sud de Florianopolis, la capitale de l'État de Santa Catarina, «ce qui veut dire que la nappe de pollution descend vers le sud», a ajouté l'expert.

Par ailleurs, depuis la mi-juillet, plus d'un millier de jeunes manchots de Magellan se sont échoués, mourants ou déjà morts, très au nord des côtes brésiliennes, à 2000 kilomètres de leur route habituelle de migration, déportés par un courant marin plus chaud et plus agité que la normale.

La limite naturelle des courants marins est le littoral de l'État de Rio de Janeiro et il n'est pas rare de voir des oiseaux exténués sur les plages touristiques de Rio. Mais cette année les manchots sont allés bien plus au nord, jusqu'à Natal (État du Rio Grande do Norte), près de l'équateur.