En frôlant 1,50 $, le prix du litre d'essence incite certains Québécois à modifier leurs habitudes, mais aussi leurs projets de vacances. Le Maine et l'Ontario semblent soudainement très loin...

Bien des regards se tournent donc vers le Québec et ses parcs nationaux, où l'on peut déjà prévoir de la bousculade cet été. Situés aux quatre coins de la province, offrant un service qui ne cesse de s'améliorer, les parcs ont le mérite d'afficher des tarifs extrêmement bas.

Il n'en coûte en effet que 3,50 $ pour entrer dans un des parcs du réseau, d'Aiguebelle à Anticosti en passant par le Bic, monts Valinet les Grands-Jardins. Ne serait-il pas temps de relancer le débat autour de la tarification des parcs du Québec, gelée depuis sept ans? Ces aires protégées ne mériteraient-elles pas une contribution plus élevée de la part de ceux qui en profitent?

La saga autour de la privatisation partielle du parc du Mont-Orford nous aura démontré l'immense attachement des Québécois pour leur réseau de parcs, qui fêtait l'an dernier ses 30 ans . À la grandeur de la province, les électeurs se sont levés pour exprimer leur mécontentement à l'endroit d'un gouvernement prêt à renier la promesse de protection d'un de ces précieux territoires.

La réaction a été si vive qu'on peut dire aujourd'hui qu'il y a eu un avant et un après Orford, comme le prouve chaque nouvelle annonce du gouvernement, soudainement investi d'une mission de conservation.

Après être revenu sur sa décision quant au sort du parc Orford, Québec s'est en effet engagé à sortir les motoneiges des parcs. Il a bloqué un projet de tour à condos sur les îles-de-Boucherville. Il a annoncé la création d'une demi-douzaine de nouveaux parcs. Puis il a débloqué 47 millions $ pour le développement du réseau existant. Tout cela, en moins d'un an!

Ces fonds supplémentaires sont les bienvenus. Non seulement les frais d'exploitation de la

Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) ont augmenté ces dernières années, mais celle-ci doit aussi préserver les acquis naturels, achever certaines pistes cyclables, consolider le réseau de randonnée, améliorer les installations sanitaires, construire des centres de service dans les parcs qui n'en comptent toujours pas, etc.

Cela est d'autant plus nécessaire que le plein air gagne en popularité, comme le soulignait le Conseil québécois du loisir ) il y a quelques jours. La fréquentation des parcs nationaux a crû de 54 % depuis 1999, et de 10 % lors de la seule saison été-automne 2007.

Une bonne nouvelle. Mais qui dit plus de visiteurs, dit aussi plus de dégâts. Et nécessairement, plus de besoins financiers.

Dans un tel contexte, une révision – raisonnable – des tarifs semble inévitable. D'autant que certains usagers sont exemptés de la tarification, et pas les plus démunis. Les golfeurs et les skieurs alpins qui profitent des installations des îles-de-Boucherville, de Tremblant et de Saint-Bruno, situées en plein parc national, ne paye pas un sou à la SEPAQ.

Lorsqu'elle a été introduite en 2001, la tarification à 3,50 $ était prévue pour une durée de cinq ans, jusqu'en 2006. Les parcs méritent que l'on rattrape le temps perdu.

Le Canada, paradis climatique

Fuyez Les Comores, la Somalie et le Burundi et installez-vous plutôt au Canada. Voilà la conclusion d'un rapport anglais sur les pays les plus vulnérables aux changements climatiques. La firme de consultants Maplecroft estime que le Canada est le pays au monde qui sera le moins affecté, en raison d'une pression moindre sur les ressources naturelles, de sa faible population, de son économie pimpante et de son potentiel agricole. Doit-on s'en réjouir?

Le poids d'un billet d'avion

Les compagnies aériennes planchent actuellement sur différents scénarios pour faire face à la hausse du prix du pétrole, incluant celui d'obliger les passagers à payer leur déplacement selon leurs poids et celui de leur bagage. Voilà ce qu'affirme

affirme le Air Transportation Association aux États-Unis, qui dénonce déjà cette idée. Coincés comme des bagages dans une soute, les passagers pourraient bientôt être traités comme tel, semble-t-il.

À lire

La dernière livraison du magazine Continuité porte sur la nature protégée et, tout particulièrement, sur les parcs nationaux. Un intéressant tour d'horizon de la question.

Onze orphelines

Une région naturelle, un parc, tel est l'objectif du Québec en matière de parcs nationaux. Chacune des 43 régions naturelles du Québec devrait ainsi compter son parc, histoire que sa spécificité soit protégée à jamais. Selon la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP), 16 régions possèdent actuellement de leur propre parc, tandis que 16 autres ont un projet de parc à l'étude. Onze régions naturelles sont, par contre, toujours orphelines.