Ottawa investira 100 millions $, en cinq ans, dans un vaste projet de géocartographie du Grand Nord canadien.

L'annonce en a été faite mardi en conférence de presse, à Ottawa, par le premier ministre Stephen Harper, à la veille de son départ pour l'Arctique, où il effectuera une visite de trois jours qui l'amènera de Tuktoyaktuk, sur le delta du Mackenzie, à Iunvik, dans les Territoires du Nord-Ouest et jusqu'à Dawson, au Yukon.

L'objectif du projet est de réaliser, avec des instruments de la plus récente technologie, un portrait de la géographie du territoire mais aussi du potentiel de développement de ses ressources énergétiques et minérales.

Ce financement vient s'ajouter aux 109 millions $ déjà alloués par les conservateurs, et par le précédent gouvernement libéral, à la cartographie du fond de l'océan Arctique.

M. Harper a indiqué, lors de sa conférence de presse, que le Canada se devait d'occuper et de développer le Grand Nord pour y assurer sa souveraineté.

Les ressources énergétiques et minières connues ne constituent qu'un début, a-t-il dit. «Correctement gérée, la part du Canada de ces incroyables richesses soutiendra la prospérité de notre pays pour des générations à venir. Et la géocartographie ouvrira la voie au développement des ressources de l'avenir», a-t-il ajouté.

Le gouvernement fédéral estime que l'investissement du secteur privé dans la prospection du Grand Nord pourrait se chiffrer à 500 millions $.

Mais le leader libéral Stéphane Dion a servi une mise en garde: l'attrait des ressources du Grand Nord ne doit pas faire oublier les impératifs environnementaux. Il faut soigneusement évaluer le genre de dommages que la ruée vers les ressources du Grand Nord pourrait causer à des écosystèmes fragiles et à la société nordique, a-t-il dit à des journalistes à la suite de l'annonce du premier ministre.

La Commission géologique du Canada livre une course contre la montre pour cartographier l'Arctique et ses ressources potentielles d'ici 2013, après avoir signé un traité des Nations unies censé déterminer les frontières internationales dans le Grand Nord.

La souveraineté dans l'Arctique est devenue un enjeu important dans les pays nordiques, à mesure que le réchauffement climatique fait fondre les glaces polaires et ouvre de nouvelles voies de navigation, et l'accès à des ressources non exploitées, potentiellement abondantes.