Une vingtaine de villes américaines, dont New York et la Nouvelle-Orléans, ont annoncé dimanche qu'elles allaient mesurer leurs émissions de gaz à effet de serre pour trouver les meilleurs moyens de les réduire et freiner le réchauffement climatique.

Pour ce faire ces centres urbains ont adopté un système déjà utilisé par 1.300 entreprises dans le monde qui publient volontairement leurs émissions de ces gaz.

«Plus de 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont produites par les villes et si on ne les mesure pas, il n'est pas possible de les contrôler», a expliqué à l'AFP Paul Dickinson, le PDG du Carbon Disclosure Project (CDP) ou Projet de publication volontaire des émissions carboniques.

Basé à Londres (GB), le CDP est un consortium de 385 investisseurs institutionnels qui interroge depuis 2000 des sociétés sur leurs émissions de gaz à effet de serre.

Le CDP dont les membres gèrent un porte-feuille de 57.000 milliards de dollars d'actifs a formé un partenariat pour ce projet avec le groupement américain des collectivités locales pour une économie durable, (Local Government for sustainability USÀ ou ICLEI). L'ICLEI compte 450 membres aux États-Unis.

Chacune des 21 municipalités américaines devenues membres de ce nouveau partenariat va collecter des données d'émissions de gaz à effet de serre pour les principales activités municipales comme le service des pompiers, le ramassage et le traitement des ordures ainsi que la consommation d'énergie des bâtiments municipaux.

Cela permettra à ces villes d'avoir une référence pour comparer leurs performances avec les autres municipalités et d'établir aussi la totalité de leurs émissions polluantes.

«Travailler ensemble et ce avec les meilleurs données, nous permettra de maîtriser ce problème et de léguer à nos enfants et petits enfants une planète plus saine et plus durable», a déclaré Michael Bloomberg, le maire de New York dans un communiqué.

Les villes participant à ce programme soumettront leurs réponses au CDP d'ici le 31 octobre 2008. Toutes les réponses seront rendues publiques et publiées en janvier 2009 dans le tout premier rapport du CDP sur les émissions polluantes des villes.

Paul Dickenson a indiqué que d'autres grandes métropoles américaines comme Los Angeles était en discussion avec le CDP pour se joindre à ce programme. Il a aussi espéré que d'autres grandes ville européennes comme Paris se joindraient à cette initiative.

L'approche du CDP devrait permettre aux grands groupes industriels et maintenant les grands centres urbains de développer des stratégies pour réduire leurs émissions globales de dioxyde de carbone (CO2), a relevé Paul Dickenson,, notant que la première étape pour ce faire est d'évaluer les volumes émis.

Le caractère volontaire du CDP, créé il y a cinq ans, est toutefois limité.

Plus de 20% des 500 plus grosses entreprises au monde refusent toujours de publier leurs émissions de CO2, selon des groupes de défense de l'environnement.

En outre, la crédibilité du CDP reste limitée, puisque les données fournies par les entreprises ne sont pas soumises à une vérification par des organismes indépendants.