Des immigrés ouïghours ont manifesté mercredi à Tokyo pour appeler au boycott des JO de Pékin, une semaine après le passage de la flamme olympique dans la région musulmane chinoise du Xinjiang (nord-ouest) où les Ouïghours turcophones forment le plus important groupe ethnique.

Quelque 150 personnes, majoritairement des Ouïghours mais aussi des Japonais et des Mongols de la région autonome chinoise de Mongolie intérieure, ont manifesté dans le centre de Tokyo jusqu'à l'ambassade de Chine au Japon.

Les protestataires arboraient une banderole montrant les anneaux olympiques en forme de noeud coulant, où était écrit: «Pas de droits de l'homme, pas d'olympiades !».

Le relais de la flamme olympique au Xinjiang a suscité indifférence ou hostilité au sein de la communauté ouïghoure qui entretient des rapports difficiles avec Pékin, avant de passer brièvement au Tibet, une région chinoise également en proie à des tensions ethniques et religieuses.

Un manifestant membre du Congrès mondial ouïghour basé à Munich (Allemagne), Ilham Mahmut, a dénoncé auprès de l'AFP le relais au Xinjiang pendant lequel les Ouïghours n'ont pas eu le droit de sortir de chez eux, selon lui.

Des Chinois de l'ethnie Han, dominante, ont dansé devant les caméras de la télévision d'Etat revêtus de costumes ouïghours pour «faire comme si les minorités ethniques de Chine vivaient dans l'harmonie», a-t-il fustigé.

«Nous pressons le Japon de demander à la Chine d'arrêter ses plans de destruction de la culture ouïghoure et sa politique coloniale au Turkestan oriental», nom sous lequel la région a brièvement connu l'indépendance entre les années 30 et 40.

Dash Donorob, un Mongol résidant au Japon, a expliqué que la Mongolie intérieure, une autre région autonome chinoise, souffrait elle aussi du joug communiste depuis près de soixante ans.

«Ce n'est pas une question d'indépendance, c'est une question de survie. D'ici moins de 100 ans l'ethnie mongole va disparaître», a-t-il affirmé aux autres manifestants, en évoquant la chute du nombre de locuteurs de langue mongole dans cette région.