Aujourd'hui en France, pas une seule ville de plus de 250 000 habitants n'investit dans les infrastructures de transports. Comment celles-ci parviennent-elles à financer des projets d'envergure?

La France fait quasiment figure d'exception en Europe en ce domaine. Depuis 1975, toute entreprise de plus de neuf salariés et toute administration de l'État implantées dans une métropole paye une taxe destinée exclusivement aux transports en commun de ladite métropole. Il s'agit d'une taxe sur la masse salariale, plafonnée selon la taille de la ville et les projets de développement. Elle est actuellement en moyenne de 1,5%.

Dans l'agglomération nantaise, 1,85% de la masse salariale des entreprises ou des administrations concernées va aux transports, pour un total de 140 millions chaque année. «C'est grâce à cette taxe que l'on a relancé les transports en commun en France»", concède Alain Boeswillwald, directeur général de la société de transports nantaise. «Si nous n'avions pas cette ressource, nous serions incapables d'y arriver», confirme le député-maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault.

Si l'on ajoute les 56 millions perçus bon an mal an auprès des usagers, on comprend mieux comment la métropole nantaise a pu financer, en 2006, 98 des 105 millions qu'a coûtés son busway, sa quatrième grande ligne de transports collectifs.

Jusqu'à ce jour, personne ne remet ouvertement et sérieusement en question ce mode de financement. Et pour cause. «Il n'y a plus de bagarre sur qui paye quoi, car la métropole a ses ressources propres via l'État - indirectement - et les entreprises, et les villes ont leurs ressources propres via l'État et les citoyens«, affirme Laurent Dejoie, maire de Vertou, ville de banlieue de la Communauté urbaine de Nantes.

Nantes, c'est...

-Une ville de 282 000 habitants

-Une agglomération de 580 000 habitants

-La sixième ville de France

-La préfecture de la région Pays-de-la-Loire

-42 km de tramway

-7 km de busway

-3 navettes fluviales

-60 lignes d'autobus

-350 km de pistes cyclables

-79 bornes de vélo en libre-service

-19 «parcs-relais» gratuits