Les ONG ont redouté lundi que les dirigeants des huit pays les plus industrialisés s'en tiennent à des «promesses creuses» pour contrer le changement climatique.

«En 2007, le G8 s'était engagé à agir rapidement et de façon décisive sur le climat. Un an plus tard, aucun de ses dirigeants n'a agi en ce sens», a constaté Daniel Muttler, conseiller politique de Greenpeace international lors d'une conférence de presse en marge du sommet de Toyako (nord du Japon).

Pour Greenpeace et le WWF notamment, la seule question qui se pose est de savoir en quels termes la déclaration finale des leaders du G8, réunis jusqu'à mercredi, reprendra l'objectif de réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, qu'ils avaient promis d'«envisager sérieusement» en 2007.

«Nous attendons de voir s'ils vont confirmer cet objectif à long terme, non plus seulement l'envisager mais réellement y parvenir», a indiqué Kim Carstensen, directeur international pour le climat au WWF.

Selon lui, «il est tout à fait possible que (cette référence) figure. Mais elle ne signifie déjà plus rien: ce qui comptera vraiment, ce seront des objectifs de réduction à moyen terme et dans quelle fourchette», a-t-il ajouté.

Selon les scientifiques du GIEC, le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat, pour garder un climat gérable avec une hausse moyenne des températures limitée à +2°C environ, les émissions polluantes devront culminer d'ici dix à quinze ans pour ensuite décroître.

Ils recommandent pour ce faire que les pays industrialisés réduisent les leurs de 60 à 85 % d'ici 2050, avec une première étape autour de -25 à -40% d'ici 2020.

Les États-Unis font obstruction à de tels engagements tant que les grands émergents comme la Chine ou l'Inde échappent à la contrainte. «Mais je n'ai rien vu non plus d'utile en provenance du Canada ou de la Russie», a remarqué M. Carstensen.

«Chacun agit trop mollement. Et personne n'insiste suffisamment pour réaffirmer sa position», a-t-il ajouté, visant sans les nommer les Européens du G8, habituellement plus ambitieux pour le climat.

«Nous aurons probablement un language fleuri, bourré de références, mais pas assez spécifique», craint le porte-parole de Greenpeace. «Personne n'a la volonté de montrer la voie à la hauteur de ce que la science exige».