En inaugurant à l'automne 2006 sa quatrième ligne de transports collectifs majeure, Nantes a fait un choix écologique et économique innovateur: le «busway».

Concept conçu en France, le busway mis en place à Nantes est une première dans l'Hexagone. Fonctionnant au gaz naturel, il s'agit d'un bus modifié et dessiné de façon à ce qu'il s'apparente le plus possible à un tramway. Comme ce dernier, ce bus articulé circule dans une emprise, sur une voie lui étant exclusivement réservée. Protégé de la circulation automobile, il est prioritaire aux intersections. Plus rapide donc que le bus conventionnel, sa fréquence est identique à celle du tramway, de même que son accessibilité. Quatre «parcs-relais» gratuits de 830 places jalonnent le parcours de cette ligne.

Cette dernière permet aujourd'hui à 25 000 voyageurs quotidiennement d'accéder au centre-ville de la métropole par le sud. Cet accès était auparavant un axe routier à quatre voies. Deux d'entre elles sont maintenant réservées au busway.

La Communauté urbaine de Nantes Métropole a adopté ce mode de transport parce qu'il était la meilleure réponse à une clientèle moins importante sur cet axe que sur les autres, et parce que le budget était plus restreint. Cette ligne a coûté 105 millions de dollars, dont 15,5 millions pour l'achat de 20 bus. Un investissement presque trois fois moins coûteux que pour un tramway qui, lui, revient aujourd'hui à 28 millions par kilomètre.

Et le jeu en vaut la chandelle. Un an et demi après la mise en place du busway, les utilisateurs sont nettement plus nombreux que ce qui avait été anticipé. Au point où les difficultés sont déjà criantes. «Sur cet axe, 30% des gens ont abandonné leur voiture pour le busway, selon Alain Boeswillwald, directeur général de la société de transports nantaise. Avec les stationnements saturés, on perd un peu de crédibilité. On est victimes de notre succès. Mais le busway répond à ses objectifs.»