Les entreprises canadiennes qui sont déjà à bord du F-35 devront céder leur place, si le Canada opte finalement pour un autre avion de chasse.

«Les bénéfices industriels vont aux entreprises des pays qui achètent ou ont l'intention d'acheter le F-35, a déclaré Dave Scott, directeur de l'engagement des clients internationaux pour le F-35 chez Lockheed Martin, en marge d'une rencontre avec les journalistes organisée hier à Montréal. S'il y a un changement et si un pays décide de ne pas acheter le F-35, nous allons rectifier le tir et nous tourner vers d'autres pays.»

Il a spécifié que les contrats en cours seront complétés, mais qu'ils ne seront pas renouvelés. Comme la plupart des contrats sont annuels, les entreprises se retrouveront assez rapidement le bec à l'eau.

M. Scott a toutefois indiqué que Lockheed Martin procédera cas par cas: une entreprise qui fournit un produit exceptionnel pourrait donc réussir à faire renouveler son contrat.

Plus de 70 entreprises canadiennes ont décroché des contrats pour le programme de F-35, le Joint Strike Fighter. Cela représente environ 450 millions de dollars.

Le gouvernement du Canada avait annoncé son intention d'acquérir 65 appareils F-35, mais, à la suite de rapports négatifs, il a lancé un nouveau processus pour examiner les cinq appareils qui pourraient répondre à ses besoins: le F-18 de Boeing, le Rafale de Dassault, l'Eurofighter Typhoon d'EADS, le Gripen de Saab et le F-35.

Le directeur du développement des affaires d'Héroux-Devtek, Jean Gravel, a avoué que la perspective de voir Ottawa se tourner vers un autre avion de chasse le rendait nerveux.

«Lorsqu'il s'agit de suivre le cahier des charges de Lockheed Martin, ils ne sont pas obligés de renouveler avec nous, a-t-il déclaré à La Presse Affaires en marge de la rencontre d'hier. Mais il y a des pièces que nous avons conçues. C'est un peu plus solide.»

Héroux-Devtek fabrique des systèmes de verrouillage de portes pour le F-35.

Larry Fitzgerald, directeur général chez PCC Aerostructure Dorval, a noté que les chaînes d'approvisionnement des autres appareils considérés par Ottawa étaient établies depuis bien longtemps. Il serait donc difficile de s'y insérer. «Une occasion comme le F-35, on n'en verra pas d'autres dans cette génération», a-t-il affirmé.