Jeffrey Sagor Metellus était «souriant», «très sympathique» et «en possession de tous ses moyens» le soir où il a fait sa déposition aux policiers de la Sûreté du Québec (SQ) chargés d'enquêter sur l'intervention qui a coûté la vie à Fredy Villanueva.

C'est du moins ce que retient Marie-Marthe Mongrain, secrétaire à la SQ qui travaille bénévolement comme commissaire à l'assermentation. Elle a témoigné hier à l'enquête du coroner André Perreault.

C'est Mme Mongrain qui a fait prêter serment à Jeffrey Sagor Metellus lorsqu'il a fait sa déclaration le 11 août 2008, deux jours après l'intervention fatale de Montréal-Nord. Atteint d'une balle dans le dos, il était à l'hôpital du Sacré-Coeur, à Montréal.

«Je m'attendais à voir un jeune homme révolté, mais ce n'était pas le cas, a dit Marie-Marthe Mongrain. Tout était calme, tout était posé, réfléchi et conscient.»

Son témoignage contredit en partie celui de Jeffrey Sagor Metellus. Devant le coroner, il a dit n'avoir aucun souvenir de sa déclaration parce qu'il était sous l'effet de puissants sédatifs. Rappelons que, dans sa déposition, il affirme que Fredy Villanueva a pris le policier Jean-Loup Lapointe «par le collet au niveau du coup (sic)».

Marie-Marthe Mongrain, qui est restée «entre 15 et 20 minutes» au chevet du témoin, soutient qu'il s'est montré «coopératif». Elle affirme que l'enquêteur lui a relu sa déposition et lui a expliqué les conséquences d'une fausse déclaration.

«M. Metellus, c'était le témoin qui n'avait rien à cacher, et tout ce qu'il disait était vrai, a dit Mme Mongrain. J'ai senti un jeune homme qui était heureux d'être en vie.»

Par ailleurs, le coroner a également entendu Guillaume Charest, l'un des pompiers qui ont porté secours aux victimes dans le stationnement du parc Henri-Bourassa. Lorsqu'il était au poste, il dit avoir noté une «légère pause» entre les coups de feu.

Son témoignage corrobore celui de la policière Stéphanie Pilotte, qui a déclaré que son confrère Jean-Loup Lapointe avait fait un balayage à 180° pour tirer sa quatrième balle, atteignant Jeffrey Sagor Metellus au dos. L'agent Lapointe a pour sa part affirmé qu'il avait fait feu «sur une masse de corps» devant lui.