Cadel Evans (BMC) a remporté pour la première fois le Tour de France, dimanche sur les Champs-Élysées à Paris, au terme de la 21e étape gagnée au sprint par le Britannique Mark Cavendish (HTC).

Evans, 34 ans, est le premier Australien vainqueur du Tour depuis la création de l'épreuve en 1903.

Le doyen des lauréats (depuis les années 1920) a battu les Luxembourgeois Andy et Frank Schleck, deux frères qui sont présents pour la première fois ensemble sur le podium final.

Déjà deuxième en 2009 et 2010 derrière l'Espagnol Alberto Contador, Andy Schleck s'est incliné finalement de 1:34 au terme des 3430 kilomètres.

Vainqueur jeudi de l'étape du Galibier, la plus haute arrivée de l'histoire (2645 m) pour fêter le centenaire de la première ascension, le cadet des Schleck a dépossédé le Français Thomas Voeckler du maillot jaune, le lendemain, à l'arrivée à l'Alpe d'Huez.

Mais Andy Schleck a été débordé samedi par Evans dans l'unique contre-la-montre de cette 98e édition, couru à Grenoble sur 42,5 kilomètres.

L'Australien a récupéré une tenue qu'il a portée en 2008 et en 2010. Cette fois, il a attendu l'avant-dernière journée de course pour s'en emparer en conclusion d'une course maîtrisée.

Vainqueur au sommet de Mûr-de-Bretagne, au quatrième jour de course, Evans s'est classé à huit autres reprises dans les six premiers.

Cinq pour Cavendish

Au nombre de succès d'étapes, Cavendish s'est taillé la part du lion. Le Britannique de l'île de Man a enlevé cinq sprints massifs, le dernier sur les Champs-Elysées où il a devancé le Norvégien Edvald Boasson Hagen et l'Allemand Andre Greipel.

Dans cette dernière étape de 95 kilomètres, Cavendish s'est imposé pour la troisième fois sur les Champs-Elysées (record du genre). À 26 ans, il a porté à 20 le nombre de ses succès d'étape dans le Tour depuis 2008.

Le champion du monde, le Norvégien Thor Hushovd, maillot jaune pendant sept jours, a gagné deux étapes, Edvald Boasson Hagen (l'autre Norvégien du peloton du Tour 2011) deux autres.

En revanche, l'Espagnol Alberto Contador, vainqueur sortant (sous réserve de la décision du Tribunal arbitral du sport le concernant), n'a pu conclure comme il l'espérait.

Au sortir de sa victoire dans le Giro, le triple vainqueur du Tour a cumulé les ennuis. Retardé par des chutes, il a été distancé dès le début de la course. Il a tenté ensuite de renverser la situation, par des coups d'éclat dans les Alpes, mais a dû se résigner à la cinquième place.

Au classement final, Contador a été précédé par Thomas Voeckler (32 ans), qui a signé la meilleure performance française depuis dix ans.

En tête du Tour après la 9e étape et son coup de force dans le Massif Central, Voeckler a réussi l'exploit de résister jusqu'à deux jours de l'arrivée. Il n'a lâché prise que dans la montée vers l'Alpe d'Huez où son jeune coéquipier Pierre Rolland (24 ans) a signé le seul succès d'étape français.

Indications

Rolland a ramené aussi à Paris le maillot blanc de meilleur jeune, réservé aux coureurs de moins de 25 ans.

Les autres tenues distinctives sont revenues à Cavendish (classement par points) et à l'Espagnol Samuel Sanchez, le champion olympique en titre (classement de la montagne). Tous deux, qui n'avaient encore jamais été distingués à ce titre, ont tiré parti de la réforme de ces classements, dont les barêmes de points ont été revus.

Malgré de nombreuses chutes facilitées par une météo capricieuse (averses fréquentes), 31 abandons ont été enregistrés. Parmi les victimes, le Kazakh Alexandre Vinokourov (37 ans) a choisi d'avancer le terme de sa carrière après son abandon dans la descente du Pas de Peyrol.

Du Mont des Alouettes, où le Belge Philippe Gilbert, avait revêtu le premier maillot jaune, à la plus célèbre avenue du monde, la course a suscité un très grand engouement. Audiences télévisées en hausse, embouteillages monstres dans les derniers jours en témoignent.

En l'absence d'affaire de dopage jusqu'à Paris (hormis le cas, relativement secondaire, du Russe Alexandr Kolobnev), ce Tour 2011 a été marqué par un changement d'attitudes en course. Dans les moments forts, le rythme a baissé par rapport aux années rouges de l'EPO triomphante.

«Je ne veux pas en tirer de conclusions hâtives. Mais, c'est un fait, les indications vont dans le même (bon) sens», a souligné le directeur du Tour, Christian Prudhomme, en se félicitant des efforts menés conjointement, cette année, par les différentes instances.