Lance Armstrong, troisième du Tour de France 2009, a déjà annoncé son intention de revenir en 2010, à la tête d'une équipe américaine à sa dévotion, dans l'espoir de disputer la victoire aux jeunots Schleck et Contador.

Certes sa performance cette année ne place plus l'Américain au-dessus de ses rivaux, mais si l'âge est un handicap, son intelligence tactique et son approche méticuleuse de la compétition restent des avantages non négligeables.

Les «plus» d'Armstrong-2010

L'équipe

Personne ne gagne le Tour sans s'appuyer sur une grande équipe. Le Texan vient d'annoncer la création d'une nouvelle formation, RadioShack, dont il sera le patron la saison prochaine. Il a maintenant quelques semaines pour recruter des équipiers et on l'a vu, pendant le Tour, parler avec les frères Schleck, ou à un jeune grimpeur plein d'avenir comme Brice Feillu. L'argument financier ne sera probablement pas un obstacle pour Armstrong. Alors que chez Astana, le leader désigné était Contador, le septuple vainqueur du Tour devrait revenir l'an prochain avec une équipe entièrement à son service.

La science de la course

Il l'a montré pendant le Tour, Armstrong n'a rien perdu de sa capacité à courir «juste». Toujours dans la bonne cassure, jamais piégé depuis le départ de Monaco, capable de garder son sang-froid en montagne pour contrer à son rythme les attaques des grimpeurs. Ces qualités-là ne se perdent pas avec les années.

Une année de compétition en plus

A cause de sa blessure en mars, Armstrong a manqué de quelques semaines d'entraînement pour retrouver totalement son meilleur niveau cette saison. Avec une saison de plus dans les jambes, il aura retrouvé l'an prochain - sauf accident - le rythme de compétition nécessaire à un candidat au maillot jaune.

Les «moins» d'Armstrong-2010

L'âge

«Je ne ressens pas les effets de l'âge», a dit Armstrong. Certes, son Tour 2009 laisse penser qu'il n'est pas sur le déclin. Mais, depuis la guerre, personne n'a jamais remporté la Grande Boucle à plus de 34 ans. Le Texan en aura 38, presque 39, en juillet prochain.

Le contre-la-montre

A Annecy, pour le contre-la-montre décisif du Tour, Armstrong a terminé en 16e position. Lui qui assommait ses adversaires sur les chronos autrefois a admis que son résultat était notoirement insuffisant. Surtout pour un prétendant à la victoire qui n'est plus capable de créer des écarts en montagne.

Il ne fait plus peur

Pendant des années, Armstrong a impressionné, voire paralysé ses adversaires (notamment Ullrich) par son ascendant mental sur la course et sur le peloton. Cette année, de jeunes loups aux dents longues ont prouvé qu'il n'était pas invincible. Ses concurrents n'hésiteront plus à l'attaquer dès les premières pentes l'an prochain.

Le nombre des adversaires

Le Tour de France est plus ou moins facile à gagner selon les années et les adversaires. Durant ses années de domination absolue, Armstrong a rarement affronté plus d'un opposant sérieux. L'an prochain, si Contador, Andy et Frank Schleck arrivent en forme en juillet, Armstrong «l'ancien» risque d'avoir du mal à contrôler autant de bons grimpeurs dans les étapes difficiles.