Andy Schleck, le grand espoir du Luxembourg, croit toujours en ses chances dans le Tour de France malgré la supériorité numérique des Astana qui comptent quatre coureurs en haut du classement à l'approche de la mi-course.

«La situation est bonne pour nous», a déclaré lundi le champion du Luxembourg avec son détachement habituel, lors d'un point-presse tenu au matin de la journée de repos à Limoges. «Astana a quatre coureurs devant, c'est vrai, mais ils ne vont pas jouer quatre cartes. Ils en joueront deux, Alberto Contador et Lance Armstrong, c'est clair. Et nous, avec Frank, nous avons aussi deux cartes».

Sous les yeux de Frank, son frère aîné à l'écart du tumulte médiatique dont il était le centre l'année passée lorsqu'il portait le maillot jaune, le cadet des Schleck a maintenu ses ambitions.

«Je ne suis pas là uniquement pour suivre», a confirmé le jeune Luxembourgeois, qui participe pour la deuxième fois au Tour après sa douzième place (et le maillot blanc de meilleur jeune) de l'année passée. «Je suis là pour faire quelque chose. La place au classement final ? je l'ignore.»

Mais Andy Schleck, pointé à 1 min 43 sec de Contador, est bien déterminé à bousculer la hiérarchie. A la question «Pouvez-vous battre Lance Armstrong et Alberto Contador ?», la réponse a fusé, en un seul mot: «Oui».

«Comme prévu, le Tour se jouera dans les Alpes», a expliqué le chef de file de l'équipe Saxo Bank qui a balayé rapidement le passé récent: «Ce n'était pas utile d'attaquer dans l'étape du Tourmalet. Il aurait fallu prendre trop de minutes pour les 70 derniers kilomètres.»

«Contador n'est pas imbattable»

L'avenir ? Andy Schleck se méfie de la deuxième semaine: «Il y aura moins de stress mais on ne sait jamais si le vent est de la partie. Ce sont des étapes de 200 kilomètres. Il faut rester vigilant. Dans l'étape de Colmar, beaucoup de coureurs risquent d'être surpris.»

Pour faire la différence, souligne-t-il, «il n'y a pas que les arrivées au sommet, à Verbier et au Ventoux. Les deux autres étapes, celles de Bourg-Saint-Maurice et du Grand-Bornand, seront très dures.»

Entre deux sourires, le vainqueur du dernier Liège-Bastogne-Liège glisse qu'il doute de la réalité de la concurrence entre Contador et Armstrong: «Je ne suis pas persuadé qu'il y ait rivalité. C'est entretenu par les médias. Eux jouent de cette situation.»

Armstrong ? «Je savais depuis le Giro qu'il était bien mais je ne pensais pas qu'il serait aussi bien», répond-il. «Il peut gagner, il a la motivation. Si, un jour, il a l'occasion...»

Mais le plus jeune des favoris du Tour (24 ans) ne fait de complexes vis-à-vis de personne. Pas plus Armstrong que Contador.

«Il est fort», dit-il au sujet de l'Espagnol qui lui a pris du temps (21 sec) dans la première arrivée au sommet à Arcalis, où le Luxembourgeois a remarqué que Contador avait bénéficié de la présence de motos devant lui. «Mais il n'est pas imbattable. Il faut voir comment il sera dans les Alpes. Je ne pense pas qu'il pourra faire de grands écarts».