Le troisième et dernier acte pyrénéen est revenu dimanche au Français Pierrick Fédrigo (Bouygues Telecom), qui s'est imposé à Tarbes (sud-ouest) devant l'Italien Franco Pellizotti, au terme de la 9e étape du Tour de France 2009.

Malgré Aspin et Tourmalet, deux cols légendaires des Pyrénées, les favoris sont restés groupés et ont laissé la hiérarchie inchangée à la veille de la journée de repos, en faveur du maillot jaune italien Rinaldo Nocentini.

Fédrigo a signé la troisième victoire française depuis le départ, la deuxième pour son équipe après celle de Thomas Voeckler à Perpignan. Les coureurs français ont ainsi déjà égalé leur score de l'année passée (Samuel Dumoulin, Cyril Dessel, Sylvain Chavanel).

A Tarbes, Fédrigo et Pellizotti ont précédé de 34 secondes le peloton, réglé par l'Espagnol Oscar Freire, au terme des 160,5 kilomètres d'un parcours très ensoleillé et bouclé à plus de 39 km/h.

Le Français et l'Italien sont partis à l'avant dès les 30 premiers kilomètres, avec le Colombien Leonardo Duque, qui a lâché prise dans Aspin, et l'Allemand Jens Voigt, distancé dans le Tourmalet.

Pellizotti au Tourmalet

Pellizotti est passé en tête en haut du Tourmalet (Km 90), et les deux hommes ont basculé au sommet avec 2 min 50 sec sur un groupe de contre-attaquants et 5 min 10 sec sur le peloton des favoris.

L'Américain Lance Armstrong, prudent, a parcouru les premiers kilomètres de la descente en tête puis les équipiers des sprinteurs présents dans ce groupe (Freire, Rojas) ont accéléré pour reprendre les coureurs intercalés et se rapprocher du duo de tête.

Fédrigo et Pellizotti possédaient encore 2 min 30 sec d'avance à 20 kilomètres de l'arrivée, mais ils ont vu l'écart fondre sous l'effet de la poursuite vivement menée par les coureurs de la Caisse d'Epargne travaillant pour l'Espagnol José Joaquin Rojas.

«Si on basculait avec 4-5 minutes au sommet du Tourmalet, je savais que ce serait difficile. Il restait encore beaucoup de kilomètres. On a fait tout le final avec vent défavorable, ça nous a désavantagés. Mais il fallait y croire jusqu'au bout», a déclaré le vainqueur du jour

«Regarder la carte du final a été mon premier souci la veille à mon arrivée dans ma chambre. J'ai vu que le dernier virage était près de l'arrivée. Pellizotti aussi connaissait l'arrivée. Il a pris le dernier virage à l'intérieur. Mais, finalement, c'était mieux d'être dans sa roue car il y avait vent défavorable. Je me suis bien recalé dans la roue pour finir plus fort que lui», a expliqué l'ancien champion de France (en 2005).

Nocentini voit loin

Fédrigo, 30 ans, s'est imposé pour la deuxième fois dans le Tour, après son succès de Gap en 2006, où il avait battu un autre coureur italien, Salvatore Commesso.

Vainqueur d'une étape des Quatre Jours de Dunkerque en mai, le coureur à l'accent chantant de Marmande (sud-ouest de la France) a gagné le mois dernier l'étape du Dauphiné arrivant à Briançon après avoir franchi l'Izoard.

Leader au classement général, l'Italien Nocentini a pour sa part passé une journée plutôt «tranquille». «L'équipe a bien travaillé», a-t-il estimé, ajoutant qu'il espérait «aller jusqu'à Verbier (15e étape) avec ce maillot jaune, le plus loin possible».

Parmi les favoris, le Luxembourgeois Andy Schleck a été victime d'une crevaison dans le final, mais il a pu réintégrer très vite le peloton.

Si le Norvégien Thor Hushovd a conservé le maillot vert du classement par points, la tenue du GP de la montagne (blanc à pois rouges) a encore changé de propriétaire, passant du Français Christophe Kern à l'Espagnol Egoi Martinez.

Après l'arrivée, les coureurs ont pris la direction de l'aéroport de Tarbes, afin de rejoindre par avion la ville de Limoges, dans le centre de la France, où le Tour doit observer lundi la première des deux journées de repos.