L'Italien Rinaldo Nocentini (AG2R) a endossé vendredi par intérim le maillot jaune de leader du Tour de France, dans la station andorrane d'Arcalis, où le jeune français Brice Feillu (Agritubel) a gagné la 7e étape.

Après cette première étape de haute montagne, Nocentini, néophyte du Tour, compte 6 secondes d'avance sur l'Espagnol Alberto Contador (Astana), qui a distancé ses rivaux directs ainsi que son coéquipier américain Lance Armstrong dans les tout derniers kilomètres.

Pour le succès d'étape, Brice Feillu, le frère cadet de Romain qui a porté l'an passé le maillot jaune pendant une journée, a attaqué peu après le panneau des 6 derniers kilomètres.

Le jeune Français de 23 ans, doté d'un grand gabarit (1,88 m, 66 kg), a lâché ses compagnons d'une échappée lancée de très loin, à plus de 200 kilomètres de l'arrivée. Outre la victoire d'étape, Brice Feillu, passé professionnel à la fin de la saison dernière, a endossé le maillot à pois de meilleur grimpeur.

À Arcalis, la station d'altitude située à 2240 mètres, un autre coureur français, Christophe Kern, a pris la deuxième place en précédant l'Allemand Johannes Fröhlinger et Nocentini.

Dans cette étape ensoleillée, une échappée de neuf coureurs formée en deux temps (Riblon, E. Martinez et Gutierrez d'abord, B. Feillu, Kern, Pineau, Fröhlinger, Nocentini et Kuschynski ensuite), à la sortie de Barcelone, s'est dégagée dans la première heure de course.

Le plan de Bruyneel

L'écart a culminé à près de 14 minutes aux alentours du 60e kilomètre, avant que l'équipe Astana ne se place en tête du peloton pour imprimer le rythme.

Au pied de la montée finale, longue de 10,6 kilomètres (à 7,1%), les échappés se sont présentés avec une avance de l'ordre de six minutes sur le premier peloton, toujours contrôlé par les hommes d'Astana.

«Notre plan était d'essayer de laisser partir une échappée, faire en sorte qu'elle puisse aller au bout et qu'un autre prenne le maillot jaune», a expliqué Johan Bruyneel, le responsable de l'équipe kazakhe.

«Notre objectif était de faire le tempo et d'attendre les attaques. Je pensais que Sastre, Evans, Andy Schleck allaient attaquer. Mais le vent de face a été un facteur important. Pour nous, c'était bien, ça nous permettait de garder le collectif (devant)», a estimé Bruyneel.

En démarrant à moins de 3 kilomètres de l'arrivée, Contador est repassé devant Armstrong au classement général, les deux anciens vainqueurs du Tour étant séparés désormais par l'étroite marge de 2 secondes.

En revanche, le Tchèque Roman Kreuziger a cédé plus d'une minute aux autres candidats au podium.

Cancellara attardé

Quant au Suisse Fabian Cancellara, qui portait le maillot jaune au départ de Barcelone, il a été distancé avant les 6 derniers kilomètres et a lâché plus de 5 minutes au premier groupe.

«Je ne suis pas ici pour gagner le Tour. En partant dans l'échappée, je ne pensais pas au maillot jaune, mais à la victoire d'étape», a déclaré Nocentini en remerciant son coéquipier Christophe Riblon, qui s'est dévoué pour lui.

«C'est dans les cinq-six derniers kilomètres que je me suis dit 'c'est possible'...», s'est réjoui le Toscan (31 ans), qui court pour l'équipe AG2R depuis 2007.

Samedi, le Tour repart d'Andorre-la-Vieille pour rejoindre Saint-Girons, terme des 176,5 kilomètres de la 8e étape.

D'entrée, la course grimpe vers le port d'Envalira. Les 23 kilomètres d'ascension (à 5,1%), classés en première catégorie, mènent à l'altitude de 2408 mètres avant la descente vers le Pas de la Case, point-frontière avec la France (Km 28).

Après le col de Port (2e catégorie - Km 102), la route enchaîne par la montée plus ardue du col d'Agnes, dont le point culminant est encore à 44 kilomètres de l'arrivée.

Départ d'Andorre-la-Vieille à 12h30, arrivée à Saint-Girons vers 17h09 (prévision à 38 km/h de moyenne).