Thomas Voeckler (Bouygues Telecom) a signé la première victoire française dans le Tour de France 2009, mercredi à Perpignan, où le Suisse Fabian Cancellara (Saxo Bank) a conservé le maillot jaune de leader au terme de la cinquième étape.

Voeckler est sorti d'un groupe de six coureurs peu après le passage devant le panneau des 5 derniers kilomètres.

Après 196,5 kilomètres souvent ventés, l'ancien maillot jaune du Tour (en 2004) a préservé 7 secondes d'avance sur le Russe Mikhail Ignatiev, rejoint sur la ligne par le peloton réglé par le Britannique Mark Cavendish devant l'Américain Tyler Farrar.

«Je cours après depuis tellement longtemps !», s'est exclamé Voeckler, vainqueur pour la première fois d'une étape du Tour. Il a mené à bon port une échappée initiée au 12e kilomètre, avec Anthony Geslin et le Polonais Marcin Sapa, rejoints ensuite par trois coureurs (Ignatiev, Hutarovich et Timmer).

Le groupe a rapidement pris ses distances pour compter 8 min 10 sec d'avance (Km 40) avant que l'équipe de Cavendish stabilise l'écart autour de quatre minutes. La course s'est accélérée brutalement à une soixantaine de kilomètres de l'arrivée, au retour vers le littoral, à l'initiative de Cancellara et ses hommes.

Dans le vent

Poussé par un vent favorable, le peloton s'est alors déchaîné à 60 km/h et s'est fractionné avec trois formations se relayant à l'avant (Astana, Saxo Bank, Liquigas). Il s'est reformé seulement à 20 kilomètres de l'arrivée, peu avant que les équipiers de Cavendish dictent l'allure sans parvenir à provoquer la jonction.

La différence, réduite à 52 secondes à 40 km de l'arrivée, est remontée ensuite (1 min 20 sec aux 12 kilomètres) avant de diminuer dans le final par un vent alors défavorable.

«Je n'y ai jamais cru au vu de l'écart (pendant l'échappée). Il y avait Hutarovich qui avait un équipier (Geslin) et qui est rapide au sprint», a expliqué Voeckler qui a attaqué après deux premiers démarrages d'Ignatiev et bénéficié d'une hésitation de ses poursuivants avant que le Néerlandais Albert Timmer tente en vain de le prendre en chasse.

Âgé de 30 ans, le vainqueur du jour a porté le maillot jaune pendant dix jours dans le Tour 2004.

Cette saison, bien que contrarié par une fracture de la clavicule en mars (Paris-Nice), Voeckler a notamment gagné l'Étoile de Bessèges, le Tour du Haut-Var et le Trophée des Grimpeurs.

Gesink blessé

Dans cette étape, le grimpeur néerlandais Robert Gesink a été blessé sur le côté gauche (poignet, coude, genou) à la suite d'une chute survenue sur les routes rugueuses du massif des Corbières, à 75 kilomètres de l'arrivée.

Néophyte du Tour, Gesink a été contraint à une dure course-poursuite de plus d'une heure avec l'aide de deux coéquipiers avant d'être de nouveau distancé en fin d'étape.

L'espoir néerlandais est allé passé ensuite des examens qui ont révélé une fracture du radius gauche, synonyme d'abandon. Un nouveau coup dur pour la formation Rabobank dont le leader, le Russe Denis Menchov, est déjà attardé au classement.

Jeudi, la sixième étape se conclut sur la colline de Montjuich, sur les hauteurs de Barcelone, devant le stade olympique, après une montée en pente douce (1700 m à 3%).

Les coureurs doivent effectuer 181,5 kilomètres, entièrement en territoire espagnol à partir de Gerone, où les coureurs américains, notamment Lance Armstrong voici quelques années, ont pris l'habitude de s'établir pendant la saison européenne.

Cette étape en Catalogne qui longe pour partie le littoral méditerranéen (Costa Brava puis Costa de Maresme) multiplie les petites montées et descentes. Cinq côtes, deux de troisième catégorie et trois de quatrième catégorie, sont échelonnées sur le parcours, la dernière à 22,5 kilomètres de l'arrivée.

La course emprunte sur ses 13 derniers kilomètres les grandes artères de Barcelone (1 600 000 habitants), où le Tour est déjà venu deux fois (1957 et 1965).

Départ de Gerone à 12h55 (6h55 HAE), arrivée à Barcelone vers 17h14 (11h14 HAE, prévision à 42 km/h de moyenne).