Le président Donald Trump voit l'équipe de Nouvelle-Angleterre remporter le Super Bowl face aux Falcons d'Atlanta, a-t-il confié dans un entretien diffusé par Fox News, quelques heures avant la finale de la NFL.

«Je vais dire que les Patriots vont gagner», a-t-il déclaré. «Ils vont bien se comporter, Tom (Brady, le quart-arrière de l'équipe) est un gagnant», a estimé le successeur de Barack Obama qui va suivre la rencontre, comme plus de 100 millions d'Américains, devant sa télévision.

«L'autre équipe est fantastique», a-t-il aussitôt reconnu à propos des Falcons. «Mais les Patriots ont moins de pression, car ils ont déjà gagné le titre. Une fois que vous avez gagné, il y a moins de pression», a estimé le magnat de l'immobilier.

Tom Brady, qui peut devenir le premier quart-arrière à remporter le titre suprême à cinq reprises, est un proche du nouveau président américain, tout comme le propriétaire des Patriots, Robert Kraft, et l'entraîneur Bill Belichick.

Selon un sondage de l'institut Public Policy Polling, seulement 27% des personnes interrogés espèrent que les Patriots vont remporter le Super Bowl pour la cinquième fois de leur histoire.

Quelque 34% des Américains ont une perception négative de Belichik, tandis que Brady est à la fois le quart-arrière le plus aimé (22%) et le moins aimé (24%).

Leur cote de popularité, déjà défaillante, n'a pas été aidée par leur soutien au candidat républicain Donald Trump lors de la campagne présidentielle.

«Je ne parle pas de politique», a balayé mercredi dernier Brady, photographié par le passé avec une casquette portant le slogan de Trump «Make America Great Again» qui n'a jamais caché, comme Belichick, son amitié pour le magnat de l'immobilier devenu président des États-Unis.

Chandail à capuchon



Malgré leur extraordinaire longévité - Belichik est en poste depuis 2000 tandis que Brady peut devenir à 39 ans le premier quart-arrière à remporter le titre suprême à cinq reprises -, malgré leur palmarès -quatre victoires avant leur 7e Super Bowl dimanche -, le duo gagnant des Patriots reste pour beaucoup avant tout l'instigateur du «Deflategate», le scandale des ballons sous-gonflés qui a éclaté en janvier 2015 et écorné à jamais leurs images.

Ils sont pourtant tous deux des phénomènes.

Aux yeux de la plupart de ses pairs, Belichick est tout simplement «le plus grand entraîneur ayant travaillé en NFL, a estimé Phil Simms, un ancien quart-arrière des Giants de New York. Comment peut-on encore en douter?».

Belichick a hérité de son père, ancien entraîneur de l'équipe de la prestigieuse Académie navale d'Annapolis, un don rare pour motiver ses troupes.

«Il sait mieux que personne trouver les joueurs qui s'adaptent à son système de jeu et mener ses hommes, il sait leur parler», a rappelé Lionel Vital, l'un de ses adjoints.

Souvent habillé d'un chandail à capuchon cachant ses yeux, très distant avec les journalistes, Belichick, 64 ans, rappelle en bien des points l'ancien entraîneur de Manchester United Alex Ferguson.

«C'est quelqu'un dont le message et l'attitude ne varient jamais, il attache de l'importance à la discipline, il crie parfois, mais il sait tirer le meilleur de vous», a résumé Brady.

Le quart-arrière des Patriots, lui, collectionne les records et peut devenir dimanche soir «The Greatest», le plus grand joueur de l'histoire de la NFL.

Plus grand que Joe Montana?

«Si New England gagne ce match, il dépassera Joe Montana pour devenir le plus grand», a estimé Brett Favre, joueur légendaire de Green Bay.

«Les gens peuvent le détester et peuvent dire tout ce qu'ils veulent sur lui, mais c'est le meilleur quart-arrière que j'ai vu jouer», a renchéri Ray Lewis, double vainqueur du Super Bowl avec Baltimore.

À sa sortie de l'université du Michigan, Brady ne semble pas parti pour une telle carrière: le beau gosse californien n'a été choisi qu'en 199e position lors de la Draft 2000.

Mais son acharnement à l'entraînement et son sang-froid ont fini par payer en septembre 2001 lorsqu'il est devenu le quarterback titulaire des Patriots, conduisant quelques semaines plus tard son équipe à son premier titre, contre Saint Louis (20-17).

Depuis, il a offert trois autres titres (2004, 2005, 2015) à son équipe, remporté le trophée de meilleur joueur de la saison deux fois (2007, 2010), épousé l'ancienne top model Gisele Bündchen, purgé quatre matchs de suspension pour son implication dans le «Deflategate», mais il n'a pas changé.

«Ma motivation, ce sont mes coéquipiers, à moi de faire en sorte que cette saison se termine bien», a-t-il insisté.

AP

Bill Belichick