Le coordonnateur défensif des Packers, Dom Capers, et Dick LeBeau ont travaillé ensemble à Pittsburgh dans les années 90, et ils partagent essentiellement les mêmes concepts stratégiques : un système 3-4 et beaucoup de blitz de zone.

À sa deuxième saison à Green Bay, Capers a réussi à construire une défense à l'image de celle des Steelers. Les Packers ont terminé deuxièmes pour les points accordés, cinquièmes pour les verges, et deuxièmes pour les sacs avec 47, soit un de moins que les Steelers.

Mais il y a une particularité avec la défense des Packers. Le travail de la ligne défensive dans un 3-4 est d'arrêter la course et d'occuper des bloqueurs afin de permettre aux secondeurs de presser le quart-arrière. Or, celle des Packers excelle dans la poursuite du quart, comme en témoignent les 7 sacs de Cullen Jenkins et les 6,5 de B.J. Raji.

Le joueur le plus dangereux de la défense des Packers demeure cependant le secondeur Clay Matthews, qui a réussi 13,5 sacs en 2010. Matthews, Raji et Jenkins ont donc totalisé 27 des 47 sacs du club. En plus de devoir neutraliser ces trois joueurs, la ligne offensive des Steelers devra se méfier des demis défensifs, à commencer par Charles Woodson. Capers aime beaucoup les utiliser sur des blitz.

Et la ligne des Steelers est composée de plusieurs réservistes à l'heure actuelle. Les bloqueurs réguliers, Max Starks et Willie Colon, sont blessés depuis juillet et novembre, et le centre Maurkice Pouncey est tombé au combat en finale de conférence, et il sera remplacé par Doug Legursky. Son absence risque de faire très mal en raison de la présence de Raji, l'un des meilleurs joueurs défensifs du circuit depuis la mi-saison.

L'attaque de Bruce Arians carbure aux longs jeux, ce qui ajoute encore plus de pression sur la ligne offensive. Les Steelers ont réussi 62 jeux de 20 verges ou plus par la passe en saison régulière, au deuxième rang de la NFL. La tertiaire des Packers est très bonne, mais Woodson, Tramon Williams et Nick Collins étaient tous là lorsqu'elle a concédé 503 verges à Ben Roethlisberger, l'an dernier. Les jeunes receveurs Mike Wallace, Antonio Brown et Emmanuel Sanders devront tirer profit de la surface rapide du Cowboys Stadium afin de s'imposer. Seuls les Bills (4,8) ont accordé plus de verges par course que les Packers (4,7). Compte tenu de l'état actuel de leur ligne, il ne serait pas surprenant de voir les Steelers s'en remettre à leur jeu au sol, comme ils l'ont fait face aux Jets. D'autant plus que Rashard Mendenhall vient de disputer son meilleur match en carrière.

Avec les Mendenhall, Wallace, Brown, Sanders, Hines Ward et Heath Miller, les Steelers sont outillés afin de connaître du succès contre une défense qui possède quelques joueurs suspects.

Mais Roethlisberger obtiendra-t-il le temps nécessaire ? Sera-t-il en mesure de gagner du temps en s'esquivant et en résistant aux plaqués des Packers?

C'est la clé du match.

MENDENHALL FERA LA DIFFÉRENCE

Bruce Arians m'expliquait que son attaque est très confiante. La défense des Packers ressemble à celle des Steelers, et Ben Roethlisberger s'entraîne contre elle depuis sept ans. Aaron Rodgers et le jeu de passe des Packers seront productifs, mais étonnamment, la défense des Steelers est la deuxième de la NFL contre des formations à trois receveurs ou plus. La clé sera Rashard Mendenhall. À l'exception de Clay Matthews, les secondeurs des Packers sont ordinaires et ils pourraient en arracher contre le demi. Aucun des six clubs qui avaient gagné le Super Bowl deux fois n'a perdu lors d'une troisième visite rapprochée (Steelers des années 70, Raiders, 49ers, Redskins, Cowboys et Patriots). Les Steelers des années 2000 seront les septièmes à réussir l'exploit.