Montréal a vibré au rythme du XLIIIe Super Bowl dimanche. Des milliers de partisans se sont rassemblés aux quatre coins de la ville pour voir s'affronter les Cardinals de l'Arizona et les Steelers de Pittsburgh lors du match ultime de la saison 2008 de la NFL.

Le plus gros party du Québec s'est déroulé à l'aréna de CEPSUM de l'Université de Montréal. Pour une cinquième année consécutive, près de 2000 partisans se sont joints à l'équipe de football et aux meneuses de claques des Carabins pour regarder la partie sur deux écrans géants haute définition de 15 pieds par 20 pieds. C'est l'ambiance survoltée qui semble avoir attiré les amateurs de sport et de houblon.

«Ça fait différent d'un party de maison où il y a juste cinq ou six chums rassemblés autour de la télé, a souligné Jacques Lévesque. C'est ma première expérience de Super Bowl au CEPSUM et ce qui est agréable, c'est qu'avec tout ce beau monde, on sent réellement le caractère planétaire de l'événement.»

Le spécialiste des longues remises chez les Chiefs de Kansas City, Jean-Philippe Darche, était également présent à la fête. Il s'est dit heureux de l'engouement grandissant pour son sport au Québec.

«Le football a complètement explosé au Québec. Lorsque j'ai commencé à jouer au niveau universitaire en 1994, il n'y avait même pas d'équipes francophones. Aujourd'hui, avec les Alouettes, les Carabins, le Rouge et Or, entre autres, ça rejoint de plus en plus de monde. Le sport a grandi dans le coeur des Québécois, comme vous pouvez le constater ce soir.»

Un sondage informel auprès des partisans a révélé que la grande majorité des amateurs appuyaient l'équipe de l'Arizona.

«Je crois que les Steelers de Pittsburgh vont gagner, a expliqué Julie Flambert. Mais je prends clairement pour les Cardinals parce que ce sont les négligés. Cela dit, on ne sait jamais ce qui peut arriver.»

«Je souhaitais réellement que les Cardinals gagnent, car ils sont parvenus à créer un véritable effet de masse chez les partisans, ils ont ravivé la flamme», a ajouté un jeune receveur des Carabins, Carl Florexil-Duchesne.

«Le Super Bowl, je vois ça comme une inspiration. C'est lors de parties comme celles-là qu'on se rend compte qu'on est chanceux de pratiquer ce sport-là.»

Les amateurs de football ont également envahi les bars sportifs de la ville. Sur le Plateau Mont-Royal, des dizaines d'enthousiastes se sont rivés aux écrans de la Taverne Normand.

Jean-François Duchesne, 35 ans, semblait particulièrement apprécier l'aspect stratégique.

«Le Super Bowl, c'est la guerre ! Le quart-arrière est le général, les passes et le jeu aérien, c'est l'aviation, et les défenseurs sont l'infanterie. Le football, c'est le jeu le plus sophistiqué, le seul sport où des éléments comme la température, les vents et l'épaisseur de la surface de jeu vont être pris en compte dans la stratégie.»

Johanne, une jeune femme réunie avec une dizaine d'amis au bar Le Tap Room, semblait davantage s'intéresser à l'aspect rassembleur de la soirée plutôt qu'au jeu. «Honnêtement je suis ici pour les publicités. Elles me surprennent chaque année, dit-elle. Le Super Bowl, c'est un happening. Mais pour moi, c'est plutôt un bon prétexte pour se réunir entre amis, manger des arachides et prendre un bon coup!»