Lors de l'intervention policière massive dans le gymnase de l'Université de Toronto pendant le Sommet du G20, tous les jeunes, dont de nombreux Québécois, ont été arrêtés sans mandat, une révélation qui a outré la député Maria Mourani du Bloc québécois.

Appelé à témoigner devant un comité parlementaire qui se penche sur les actions des policiers lors du Sommet de juin dernier, c'est le chef de la police de Toronto, Bill Blair, qui a informé les députés de ce qu'il appelle un «problème technique».

Une omission qui apporte de l'eau au moulin aux députés d'opposition qui réclament ardemment une enquête publique parce qu'ils estiment que les libertés civiles ont été bafouées pendant le G20.

Un mandat était requis selon la loi pour que les policiers puissent entrer dans cet édifice de l'Université, une précaution qu'ils n'ont pas jugé bon de prendre avant d'y faire irruption, armés, et d'arrêter la centaine de jeunes qui y dormaient.

Le chef de police a admis que le tribunal a par la suite déterminé qu'un mandat aurait dû être obtenu par la police avant de pénétrer dans l'édifice et d'y arrêter les jeunes.

C'est pourquoi les accusations contre eux ont été abandonnées il y a deux semaines.

Mais le chef de police maintient que les forces policières avaient des motifs raisonnables et assez de preuves pour procéder à ces arrestations.

Le chef Bill Blair a aussi indiqué que 90 policiers font face à des mesures disciplinaires parce qu'ils ne portaient pas leur badge arborant leur nom pendant leurs interventions.

Geste volontaire ou badge tombé pendant les échauffourées avec les manifestants? Ce sont les enquêtes qui vont le déterminer, a-t-il indiqué.

Mme Mourani souhaite que tous les témoignages entendus en comité soient consignés dans un rapport à être remis à la Chambre des communes. Les preuves d'abus mais aussi toutes les questions auxquelles les témoins n'ont pas répondu. Tout cela pour mettre en branle l'enquête publique réclamée par plusieurs.

Près de 1000 personnes ont été arrêtées lors de la fin de semaine du G20 à Toronto.