Les arrestations de masse de manifestants et l'utilisation répandue des policiers pendant le sommet du G20 représentent un abus grave du pouvoir de l'État qui nécessite une enquête indépendante et la libération immédiate de tous les «prisonniers politiques», a affirmé lundi une coalition d'organismes.

De plus, soutient cette coalition, ceux qui responsables d'une des «pires expressions publiques de brutalité policière, d'intimidation et d'atteinte aux libertés civiles» devraient rendre des comptes.

Mark Calzavara, du Conseil des Canadiens, avance que les policiers ont arrêté plus d'un millier de personnes après que des manifestants eurent brisé des fenêtres et incendié quelques voitures de police.

«Quand les policiers sont ceux qui enfreignent la loi, alors la société doit vraiment commencer à surveiller leurs agissements, a-t-il affirmé. C'est un crime beaucoup plus grave.»

Si la grande majorité des personnes arrêtées a été libérée sans accusation en moins de 24 heures, quelque 250 personnes font toujours face à des accusations, et plus d'une douzaine demeurent incarcérées, selon le Movement Defence Committee.

Les groupes demandent la libération de tous ceux qui sont toujours détenus, affirmant que leur incarcération représente une criminalisation de la dissidence.

«Ce sont des prisonniers politiques, et on s'en prend à eux pour leurs positions politiques», a déclaré Chris Ramsaroop, de l'Asian Canadian Labour Alliance.

Sarah Reaburn, de l'organisme Toronto Street Medics, affirme que ceux qui étaient sur place pour prodiguer des premiers soins aux manifestants blessés ont été complètement débordés.

Elle ajoute que l'utilisation «irresponsable et hors de contrôle» de la force policière était sans précédent et qu'elle a entraîné de graves blessures, comme des fractures et des traumatismes crâniens.

«Les compagnies ont déjà réparé leurs vitres et repris leurs affaires, mais des gens ont été absolument traumatisés par ce viol de leurs droits, de leur corps et de leur confiance», a-t-elle fait valoir.

Un groupe de professeurs de l'Université York de Toronto, a, lui aussi, condamné l'agression sans discernement dont ont été victimes, selon lui, des manifestants pacifiques aux mains des forces de l'ordre lors du G20.

Les groupes demandent une enquête indépendante pour déterminer comment les manifestants ont été traités.

Dans un cas, dit le Conseil des Canadiens, un employé du système de transport en commun qui se rendait travailler a été détenu pendant 30 heures.

Un avocat a ajouté qu'une action collective ou une autre poursuite civile était envisagée.

Lundi, un porte-parole du service de police de Toronto, Mark Pugash, a indiqué qu'une analyse des opérations serait menée pour savoir comment les policiers avaient réagi avec les manifestants. Les policiers qui ont été déployés pour assurer la sécurité lors du G20 venaient de partout dans le pays, mais ils ont été placés sous le commandement de la police torontoise.

Entre-temps, M. Pugash a invité toutes les personnes ayant des doléances sur le travail des forces de l'ordre à se tourner vers les divers moyens qui existent pour porter plainte.