Le maire de Toronto estime qu'il revient au gouvernement fédéral d'assumer les coûts liés au nettoyage de sa ville à la suite des dégâts causés durant une manifestation anti-G20.

Samedi, en plein coeur du centre-ville de Toronto, des voitures de police ont été incendiées, des fenêtres de banques fracassées et des façades de commerces vandalisées par un petit groupe de militants opposés au Sommet du G20.

Tandis que la Ville-Reine, qui affichait des airs d'État policier durant la fin de semaine, tentait de reprendre sa vie habituelle, lundi, le maire David Miller a exhorté le gouvernement fédéral à assumer ses responsabilités financières pour les dégâts.

«Il s'agit d'une responsabilité incombant au gouvernement fédéral, a-t-il fait valoir. C'était sa conférence.»

Le maire de Toronto ne disposait toutefois pas d'une estimation des coûts pour la remise en état de sa municipalité.

Quelque 700 personnes ont été arrêtées depuis la manifestation de samedi. En comptant les personnes ayant été appréhendées depuis le 18 juin, ce nombre grimpe à 900, selon le Groupe intégré de la sécurité (GIS) du G8-G20.

La police avait dû réagir avec vigueur, samedi après-midi, après qu'un groupe de militants eut recouru à la violence en marchant sans entrave dans la rue Queen, laissant derrière lui des véhicules de police incendiés et des vitrines de commerces fracassées.

Les autorités ont reconnu avoir arrêté des manifestants n'ayant rien d'autre à se reprocher que de s'être trouvés au mauvais endroit, au mauvais moment.

Lundi, les organisateurs de la manifestation et des militants luttant pour les droits de la personne ont dénoncé la stratégie choisie par les forces de l'ordre.

En fin d'après-midi, plusieurs centaines de personnes, dont plusieurs avaient été détenues au cours du week-end, ont manifesté devant le quartier général de la police torontoise. Plusieurs dizaines d'agents les observaient mais n'ont pas intervenu.

Des personnes ayant été détenues se sont plaints de n'avoir pu avoir contacté un avocat et avoir reçu des menaces policières. «Les arrestations massives survenues pendant que nous manifestions sont anticonstitutionnelles, a affirmé Nathalie Des Rosiers, de l'Association canadienne des libertés civiles. Elles sont illégales et n'auraient jamais dû avoir lieu.»

Mais la police soutient avoir agi par nécessité afin d'éviter une autre montée de violence.

De son côté, le ministre ontarien de la Sécurité communautaire, Rick Bartolucci, s'est dit d'avis que les policiers avaient fait preuve d'un «professionnalisme remarquable».

Les personnes qui ont été accusées font face, pour la plupart, à des accusations pour avoir troublé la paix, pour tentative de commettre des méfaits, pour méfaits et pour avoir été en possession d'objets dangereux.

Par ailleurs, les restrictions routières, aériennes et maritimes à Toronto ont été levées, tôt lundi matin.

L'espace aérien au-dessus de la ville a été rouvert, et le périmètre de sécurité au centre-ville, levé.

Les personnes habitant ou travaillant à l'intérieur du périmètre n'avaient plus à présenter une pièce d'identité ou un laissez-passer pour avoir accès au secteur.

Le démantèlement de la clôture érigée autour du lieu où le sommet s'est déroulé durant la journée de lundi.