La Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) dénonce les policiers qui auraient «systématiquement violé» leurs droits lors des manifestations entourant le G8 et le G20 à Toronto. Mais elle n'a pas voulu dénoncer les manifestants casseurs.

«Ce qui est arrivé en fin de semaine est très grave. Des droits individuels et collectifs ont été suspendus», dénonce la CLAC.Au total, quelque 900 personnes ont été arrêtées. Selon la CLAC, plusieurs manifestants ont été arrêtés arbitrairement, et relâchés sans accusation. Environ 450 sympathisants de la CLAC se sont rendus à Toronto. Une dénommée Camille soutient avoir été arrêtée sans raison alors qu'elle se rendait en voiture pour manifester contre l'incarcération de militants. «On nous a ordonné de sortir les mains en l'air, sans nous expliquer pourquoi, raconte-t-elle. Un policier a fouillé la voiture et a trouvé un livre sur l'anarchisme. Il l'a brandi devant notre visage en demandant: «What's that?»»

Selon sa version, elle aurait subi une fouille corporelle. Elle avait un foulard dans son sac et un numéro d'avocat sur le bras, mais assure ne jamais avoir fait d'acte violent. Les autorités ne lui auraient pas lu ses droits. On ne lui aurait pas permis d'appeler un avocat, sous prétexte qu'il n'y avait pas de téléphone fonctionnel disponible. «Ils m'ont dit que j'étais ignorante, naïve et suiveuse parce que je militais contre le G20, et que j'allais rater ma vie, que je devrais plutôt penser à avoir des enfants et une maison», rapporte-t-elle. On l'a finalement libérée sans accusation plus tard en fin de journée.

La CLAC n'a pas voulu se désolidariser des gestes de violence de certains militants. Ses porte-parole semblaient même irrités par la question. «Les bris qu'il y a eu à Toronto, c'est des bris matériels, commis envers des commerces de multinationales, des voitures de police, des banques aussi, lance sa co-porte-parole, Danie Royer. C'est justement des symboles du capitalisme.»

La CLAC organise jeudi à midi une manifestation au carré Phillips pour dénoncer les arrestations.