Près de 90 millions $ qui avaient été prévus pour une installation au Canada pour produire des vaccins contre le VIH seront plutôt alloués à la recherche et à la prévention de la transmission du virus de la mère à l'enfant, a annoncé, mardi, la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq.

Un partenariat formé en 2005 par le gouvernement fédéral et la fondation de Bill Gates avait mis de côté 88 millions $ pour un laboratoire de vaccins expérimentaux contre le VIH, mais en février dernier, le programme avait été abandonné, cédant sous le poids des critiques.

De passage à Vienne pour la Conférence internationale sur le SIDA, la ministre Aglukkaq a indiqué que l'Initiative canadienne de vaccin contre le VIH (ICVV) avait été renouvelée avec la création de l'Alliance de recherche et de développement de l'ICVV.

Ce partenariat allouera les 88 millions $, soit 60 millions $ investis par le Canada et 28 millions $ par la Fondation Bill et Melinda Gates, à de la recherche en collaboration visant la préparation de candidats-vaccins contre le VIH.

De cette somme, 30 millions $ iront à la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Cet investissement servira à fournir un meilleur accès, de meilleurs services et programmes, de même qu'un meilleur niveau de connaissances au sujet du VIH dans le but de réduire le nombre de mères séropositives.

«Le gouvernement du Canada et la Fondation Bill et Melinda Gates sont, plus que jamais, déterminés à accélérer la mise au point d'un vaccin contre le VIH sûr, efficace, abordable et accessible partout au monde», a déclaré par voie de communiqué Mme Aglukkaq.

Le docteur Alan Bernstein, directeur exécutif de Global HIV Vaccine Enterprise, groupe new-yorkais rassemblant des organisations indépendantes qui tentent d'accélérer la mise au point de vaccins efficaces contre le VIH, s'est réjoui de l'annonce.

Cependant, le directeur du BC Centre for Excellence in HIV/AIDS, le docteur Julio Montaner, a fait valoir que le financement accordé à la recherche pour les vaccins faisait fi de l'appel de l'Organisation des Nations unies à étendre le traitement en tant que moyen de prévention.