«Vous ne pouvez pas vous imaginer depuis combien de temps je pousse sur les silos!» s'exclame le maire Gérald Tremblay en consultant les résultats du vote du projet Rêvez Montréal.

Il se dit d'accord à 100% avec le troisième projet le plus populaire, celui qui propose de «faire verdir» ce secteur du Vieux-Port de Montréal. Mais avant d'en arriver là, il faut confier la propriété de ces vestiges industriels à la Société immobilière de Montréal. Le maire Tremblay est convaincu que ce passage obligatoire n'est pas loin d'être conclu. Et qu'à partir de là, la Ville pourra «redonner une deuxième vie à ce complexe industriel».

Pour en faire quoi? Ce n'est pas clair. Mais oui, ça va prendre de la verdure, et une vocation «orientée sur le tourisme».

Le maire voit aussi d'un bon oeil le projet des rues piétonnes - mais il préfère Saint-Paul à de la Commune, et croit qu'il faut y aller à très petits pas pour la rue Sainte-Catherine. «Oui, c'est faisable, dit-il, mais ça dépend des bouts de rue, et puis il faut d'abord parler avec les commerçants.»

L'expérience du pouvoir rend le maire pragmatique : «Les rues piétonnes, ça ne se fait pas avec une baguette magique, si on soulève des objections majeures, on n'avance pas.»

Et la plage? Le maire brandit le projet de la Société du Havre de Montréal qui prévoit un aménagement graduel des berges à l'endroit balafré aujourd'hui par l'autoroute Bonaventure. Progressivement, les Montréalais retrouveront accès au fleuve, et peut-être même de nouvelles aires de baignade, dit-il.

Mais Gérald Tremblay est loin d'être convaincu que le quai Jacques-Cartier constitue le meilleur endroit pour une plage. Est-ce que la qualité de l'eau y est acceptable? demande-t-il. «L'intention est bonne, on ne dit pas non, mais ce n'est peut-être pas le lieu idéal», dit-il. En attendant, son parti se prépare à annoncer l'aménagement d'une plage à... Pointe-aux-Trembles.

De façon générale, le maire était bien content de constater que plusieurs des idées proposées par les Montréalais rejoignent les objectifs poursuivis par son administration. «Ah, c'est là!» s'est-il exclamé en voyant que le projet d'uniformisation des taxis montréalais décrochait la quatrième place au vote. «Ça veut dire qu'on n'est pas si fous que ça, il faut juste aller plus vite!»