Rio de Janeiro a fait la fête le 2 octobre quand le Comité international olympique (CIO) lui a attribué les JO de 2016, mais la «Ville merveilleuse» a vite retrouvé le sens des réalités face au défi monumental qui l'attend, en matière d'infrastructure et de sécurité.

«Pour le Brésil, les jeux Olympiques vont redonner confiance au peuple», affirmait le président Luiz Inacio Lula da Silva résumant le sentiment du pays avant le vote du CIO à Copenhague.

Ces Jeux sont en effet les premiers jamais organisés en Amérique latine, et les autorités du géant continental ont promis qu'ils seront «les meilleurs de l'Histoire».

Le gouvernement fédéral s'est engagé à apporter un soutien financier à Rio, métropole de six millions d'habitants qui connaît des problèmes récurrents de pauvreté, de violence, d'insécurité, en plus de transports vétustes et d'infrastructures dépassées.

On estime les besoins à quelque 15 milliards de dollars (10,24 milliards d'euros), essentiellement destinés à l'amélioration, voire la création, de transports, aux installations sportives et à l'hôtellerie. La ville ne compte actuellement que la moitié de chambres nécessaires à un évènement comme les Jeux selon les normes du CIO.

Les avertissements tous azimuts se multiplient.

Fin octobre, l'alarme a été donnée par le ministre de la justice, Tarsa Genro. «Si le rythme actuel des investissements dans la sécurité publique suivait son cours, nous n'aurions pas une situation satisfaisante (en 2016). C'est pourquoi nous devons accélérer le rythme et tripler les investissements nécessaires pour que la sécurité publique soit meilleure et pour que nous soyons prêts en 2016», a affirmé le ministre.

Il parlait 10 jours après les plus sanglantes émeutes dans la cité carioca: 45 morts, dont trois occupants d'un hélicoptère des forces de l'ordre abattu par des tirs de trafiquants et de nombreux civils, en dix jours de violence entre policiers et groupes de criminels.

Organisateur du Mondial-2014 de football

Le coordinateur du programme «pour des villes plus sûres» de l'ONU, le Colombien Elkin Velasquez, a demandé à Rio de mettre en place un plan qui garantirait une sécurité absolue aux jeux Olympiques 2016.

«La prévention doit commencer aujourd'hui sur la base des efforts déjà engagés par les autorités», a affirmé Velasquez, citant, entre autres, le besoin d'améliorer les conditions de vie dans les favelas pour éviter que le crime organisé ne s'y impose et n'y crée des foyers de violence.

L'ancien maire de New York, Rudolph Giuliani, initiateur de la «Tolérance Zéro» dans sa ville, servira de consultant aux autorités de Rio.

Outre la sécurité, la ville devra créer des infrastructures performantes pour améliorer les transports et régler les problèmes de pollution comme celui de la baie de Guanabara.

Des solutions sont à l'étude comme la création de voies dédiées pendant les jeux ou la mise en place d'hôtels flottants à bord de paquebots de croisière.

De toutes façons, le Brésil, et Rio, pourront déjà tester leur capacité d'organisation en recevant, en 2014, la Coupe du Monde de football.