De l'affaire d'inceste et de séquestration qui a ébranlé l'Autriche, aux crimes rituels d'albinos en Afrique, en passant par les coups de folie meurtrière, voici quelques affaires criminelles qui ont marqué l'année 2008:

- Séquestration et inceste en AutricheLe 27 avril, l'Autriche est sous le choc lorsqu'elle découvre par voix médiatique et policière qu'une femme de 42 ans a été séquestrée par son propre père pendant 24 ans dans la cave de sa maison près d'Amstetten, à une centaine de kilomètres de Vienne.

Le père, Josef Fritzl, 73 ans, mis sous les verrous la veille au soir, est passé aux aveux complets, reconnaissant avoir enfermé sa fille dans la cave de 60 m2 et dépourvue de fenêtres de la maison familiale, et avoir eu avec elle sept enfants, dont l'un est mort peu après sa naissance.

Au fil des années, Fritzl était parvenu à adopter trois de ces enfants, faisant croire à sa femme ainsi qu'aux autorités que sa fille avait disparu dans une secte et qu'elle avait déposé les bébés devant sa porte. Il y avait à chaque fois une lettre signée d'Elisabeth disant qu'elle ne pouvait subvenir à leurs besoins.

Les trois autres enfants ont grandi reclus avec leur mère, sans jamais voir la lumière du jour.

L'affaire a été découverte après l'hospitalisation à la mi-avril de la fille aînée d'Elisabeth, Kerstin, 19 ans. Josef Fritzl a été accusé de viol, séquestration, inceste, esclavage ainsi que du meurtre d'un des enfants, ce qui le rend passible de la prison à vie.



- Couple assassin


Le 28 mai, à l'issue d'un procès-fleuve de deux mois, la cour d'assises des Ardennes condamne à la prison à vie le tueur en série Michel Fourniret et son épouse Monique Olivier.

Fourniret, reconnu coupable de sept meurtres aggravés de jeunes femmes entre 1987 et 2001 et de trois agressions, est condamné à la perpétuité incompressible, la peine maximale du code pénal. Sa femme, reconnue complice de quatre meurtres et d'autres crimes, écope de la perpétuité assortie d'une période de sûreté de 28 ans. Durant dix semaines de débats éprouvants, ponctués de plusieurs coups d'éclat de Fourniret, le duo n'aura pas livré grand chose des secrets de sa dynamique criminelle, ni même exprimé de remords.

Fourniret a été mis en examen dans trois autres dossiers de meurtre.

- Coup de folie meurtrière à Tokyo

Le dimanche 8 juin au matin, Tomohiro Kato, au volant d'un véhicule de location, se dirige vers Akihabara, un quartier branché de la capitale, où foisonnent les magasins d'électronique et de jeux vidéos. Le dimanche, l'accès aux voitures y est interdit, et le quartier est noir de monde.

Le jeune homme de 25 ans précipite alors son camion sur la foule qui déambule dans les rues, zigzaguant à la poursuite des piétons. Sortant de son véhicule, armé d'un couteau de survie, il poignarde au hasard les passants. Lorsqu'un qu'un policier armé parvient à le maîtriser, Kato a déjà tué sept personnes, et blessé dix autres,

Se déclarant «fatigué de vivre», il confie aux enquêteurs qu'il a relaté sur Internet ses funestes projets, juste avant d'entreprendre sa folle équipée.

Employé depuis quelques mois comme travailleur temporaire dans une usine de fabrication de pièces automobiles, ce passionné de manga venait d'apprendre que son contrat se terminait et qu'il allait perdre son appartement.



- Tuerie dans la paisible Finlande


Ce 23 septembre, Matti Saari, un étudiant en restauration de 22 ans, fait irruption dans une salle de classe du lycée professionnel de Kauhajoki (petite ville de l'ouest de la Finlande). Il abat froidement au pistolet semi-automatique neuf de ses camarades et un enseignant, met le feu au bâtiment, puis se tire une balle dans la tête.

La veille, le jeune homme avait été entendu par la police après avoir diffusé des clips vidéos sur YouTube dans lesquels on le voyait s'exercer au tir et proférer des menaces. Il n'avait toutefois pas été inquiété et son autorisation de port d'armes ne lui avait pas été retirée.

Selon les enquêteurs, le scénario de cette fusillade a été calqué sur celui de novembre 2007 (date de la première tuerie en milieu scolaire qu'ait connu la Finlande), après un contact «probable» entre les deux tueurs.



- Chasse aux albinos en Afrique


Le 17 novembre, une fillette albinos de six ans est assassinée au Burundi par un groupe de bandits armés qui l'ont «décapitée avant de couper ses jambes et ses bras, qu'ils ont emportés avec eux».

Ce crime atroce n'est pas isolé en Afrique de l'est, où les albinos sont la proie d'un trafic lucratif d'organes: une trentaine d'entre eux, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tués depuis le début de l'année dans cette région.

La Tanzanie, voisine du Burundi, est particulièrement touchée par cette forme de criminalité. Les albinos y sont devenus la cible de crimes rituels. Leurs membres ou leurs organes sont notamment utilisés par des sorciers, pour confectionner des grigris porte-bonheur à l'attention des chercheurs d'or.