À quelques excentricités près, nous cherchons tous la perfection. En amour, au travail et auprès des enfants. Nous visons des objectifs, tantôt réalisables, tantôt hors d'atteinte. Vers quoi tendons-nous?

Dans un sondage mené par CROP pour La Presse, un millier de Québécois ont accepté de définir ce qu'était, pour eux, le partenaire parfait. D'après les critères les plus fréquemment utilisés par les sites internet de rencontres, ils se sont prononcés sur le physique et les habitudes de vie qu'ils favorisent.

Ainsi, pour une majorité d'hommes et de femmes, l'amoureux modèle a un «poids proportionnel à sa taille» et il est de taille moyenne. Il a les cheveux bruns (surtout pas roux) et les yeux bleus. Il ne fume pas, il a un style vestimentaire décontracté et il croit en un Dieu. Il n'a pas d'enfant d'une autre union, mais il doit vouloir fonder une famille.

Le partenaire idéal a aussi complété des études universitaires, mais étonnamment, il gagne un salaire plutôt moyen.

«Certains critères comme la religion, le poids, le tabagisme et le désir d'enfants sont plus tranchés, note Maïalène Wilkins, responsable de projet chez CROP. Par contre, pour d'autres éléments comme la couleur des cheveux et la couleur des yeux, nous avons noté un taux assez élevé de répondants pour qui ça n'avait pas d'importance.»

Les Québécois se montrent effectivement plus sélectifs au sujet du poids et de la taille. Près de trois répondants sur quatre préfèrent un partenaire mince ou bien proportionné. Les ronds ne sont favorisés que par 5%. Aussi, seulement 1% des femmes et 6% des hommes se montrent d'abord attirés par une personne plus petite que la moyenne.

La spiritualité aussi s'avère importante, particulièrement chez les femmes. Plus d'une femme sur deux (surtout si elle a plus de 35 ans), recherche un partenaire croyant. Seulement 15% des répondantes affirment rechercher un amoureux athée.

Enfin, les réponses au sujet du niveau de scolarité et du salaire sont plus complexes. Généralement, elles reflètent le statut de la personne sondée, qui répond généralement en fonction de sa propre éducation et de son revenu.

Fait plutôt étonnant: deux fois plus d'hommes que de femmes (10% contre 5%) recherchent un partenaire gagnant peu d'argent. À l'opposé, près de deux fois plus de femmes que d'hommes (20% contre 12%) souhaitent un amoureux dont la situation financière est aisée.

Des nuances

Ce portrait repose sur les réponses les plus populaires dans le sondage, qui peut avoir été teinté par la tentation de ne pas choquer le sondeur, précise Mme Wilkins. Ainsi, sans cette pudeur, les personnes minces et riches auraient peut-être remporté plus de succès.

«Rarement un célibataire va admettre qu'il n'aime pas les personnes trop en chair ou encore avec des moyens financiers limités. C'est une discrimination qui n'est tellement pas bien vue aujourd'hui! Mais c'est la réalité», estime Jean-Pierre Leblanc, président fondateur de l'agence de rencontre, Faucon Trouve.

Il ajoute que les employés de son entreprise rencontrent tous les célibataires qui font appel à leurs services. Et chaque fois, il leur faut un certain temps avant que les critères réels surgissent. «Il faut que les célibataires les révèlent! On perd moins de temps!»

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Les résultats de ce sondage proviennent de 1002 entrevues téléphoniques effectuées du 18 au 29 septembre dans l'ensemble du Québec. D'un point de vue statistique, cet échantillon est précis à trois points près, 19 fois sur 20. La marge d'erreur augmente lorsqu'il est question des sous-groupes de répondants.