Un haut responsable de l'ONU a demandé au tribunal militaire chargé du procès pour crime de guerre intenté au jeune Canadien Omar Khadr de ne pas le condamner à de la prison, en vertu du principe régissant le sort des «enfants soldats».

Les Etats-Unis devraient appliquer la règlementation internationale qui régit le sort des enfants soldats et ne pas condamner à la prison Omar Khadr qui n'avait que 15 ans au moment des faits reprochés, écrit Radhika Coomaraswamy, représentante spécial de l'ONU pour les enfants et conflits armés, dans une lettre adressée directement à la commission militaire sur la base de Guantanamo.

Omar Khadr est accusé d'avoir tué un soldat américain en lançant une grenade au cours d'une bataille en 2002 en Afghanistan.

«A tous égards, Omar est l'exemple type d'un enfant soldat, recruté par des groupes sans scrupule pour combattre, à la demande d'adultes, dans des  conflits qu'ils comprennent à peine», écrit cette responsable de l'ONU.

Elle presse les militaires américains de se conformer au «principe cardinal» selon lequel «les enfants soldats ne doivent pas être poursuivis et que donc Khadr ne doit pas continuer à être incarcéré».

Elle estime que Khadr dont elle a appris qu'il désirait être médecin, devrait pouvoir bénéficier «sous contrôle d'un programme de réhabilitation».

Kadhr, 24 ans aujourd'hui, arrêté à 15 ans en Afghanistan, a accepté lundi de plaider coupable de toutes les accusations de «crime de guerre» pesant contre lui, réduisant son procès au seul examen par un jury des circonstances aggravantes et atténuantes entourant ces «crimes».

Un psychiatre du département de la Défense a jugé devant la commission militaire cette semaine qu'il y avait un risque fort que Khadr -s'il était libéré - ne replonge dans des «activités terroristes».

Son procès est le premier grandeur nature d'un détenu de Guantanamo sous l'administration Obama.

Les observateurs ont déploré que le juge militaire Patrick Parrish, présidant les débats, ait admis les confessions que Khadr dit avoir faites sous la contrainte, juste après son arrestation.