Omar Khadr «savait» que son père finançait les opérations et les camps d'entraînement d'Al-Qaïda, il se décrivait lui-même comme un «terroriste» membre d'Al-Qaïda et ça lui a fait «plaisir» d'apprendre que la grenade lancée le 27 juillet 2002 avait tué un soldat américain.

Telles sont quelques-unes des informations contenues dans l'énoncé des faits qu'a signé Omar Khadr le 13 octobre dernier, en acceptant de plaider coupable, lundi, aux cinq chefs d'accusations qui pesaient contre lui.

Le document de neuf pages, rendu public mardi matin à Guantanamo, lors des audiences pour l'établissement de la peine du jeune détenu canadien de 24 ans, détaille tous les faits qui lui sont reprochés, incluant le fait qu'il voulait «tuer beaucoup d'Américains». La plupart des aveux incriminants contenus dans l'énoncé sont tirés d'entretiens réalisés en 2002 par des agents américains.

On y apprend, aussi, qu'Omar Khadr a révélé aux autorités américaines l'emplacement des engins explosifs improvisés que lui et ses complices avaient dissimulés dans le sol, et qui ont donc pu être enlevés de façon sécuritaire sans causer aucun dommage ni blessure.

Capturé à l'âge de 15 ans en Afghanistan, Omar Khadr, après huit ans de détention à la controversée prison de Guantanamo, a reconnu être coupable du meurtre du soldat Christopher Speer, de tentative de meurtre, de complot, d'espionnage, et de soutien au terrorisme.

Les sept membres du jury militaire doivent maintenant entendre des témoignages pour établir une sentence, qui pourrait n'avoir aucune incidence si l'entente à l'amiable conclue entre les avocats de la défense et les procureurs du gouvernement américain contient une peine d'emprisonnement plus courte.

Les premiers témoins ont commencé à comparaître mardi matin en commission militaire à Guantanamo.