Le directeur exécutif de l'Unicef, Anthony Lake, a averti jeudi que le procès du jeune Omar Khadr, un Canadien arrêté par les Américains en Afghanistan à l'âge de 15 ans, pouvait créer un «précédent international dangereux» pour les autres enfants impliqués dans des conflits.

«Les poursuites contre Omar Khadr peuvent créer un précédent international dangereux pour les autres enfants qui sont victimes de recrutement dans les conflits armés», avertit le responsable de l'Unicef qui estime que Khadr doit être jugé comme un enfant.

«Le recrutement et l'utilisation d'enfants lors d'hostilités est un crime de guerre, et ceux qui sont responsables -les adultes recruteurs- devraient être poursuivis», dénonce le responsable du Fonds des Nations unies pour l'enfance, cité dans un communiqué.

«Les enfants impliqués sont des victimes, agissant sous la contrainte», ajoute-t-il.

Omar Khadr est accusé de «crimes de guerre» pour avoir lancé une grenade qui a tué un officier américain. Il a comparu fin avril sur la base navale de Guantanamo pour les audiences préliminaires à son procès devant un tribunal militaire d'exception et son procès doit commencer cet été.

Ses avocats et les associations de défense des droits de l'homme protestent vigoureusement contre le principe qu'il soit jugé par les Etats-Unis pour «crimes de guerre» alors que sa situation s'apparente à celle d'un enfant-soldat. Il avait arrêté en 2002 en Afghanistan à l'âge de 15 ans.

Aujourd'hui âgé de 23 ans, Khadr est le dernier Occidental encore détenu dans la prison ouverte par George W. Bush pour accueillir les prisonniers de la guerre contre le terrorisme.

«Toute personne accusée d'infractions qu'elle aurait commises étant un enfant devrait être traitée conformément aux normes internationales en matière de justice pour mineurs, qui leur fournissent des protections spéciales», considère M. Lake qui dénonce les conditions dans lesquelles vont se dérouler le procès.

«Omar Khadr ne devrait pas être jugé par un tribunal qui n'est pas équipé et qui n'est pas tenu de fournir ces protections et de respecter ces normes» en matière de justice pour mineurs, poursuit M. Lake.