L'économie, l'environnement et l'Afghanistan ont été au coeur des discussions entre le président américain Barack Obama et le premier ministre Stephen Harper lors de leur rencontre au parlement.

  Lors d'une conférence de presse conjointe, le premier ministre Harper a indiqué qu'il s'entendait avec le président Obama sur la nécessité de prendre des mesures immédiates pour restaurer la croissance économique et renforcer le système financier international, en cette période de crise.

Le président Obama a par ailleurs assuré que le Canada ne devrait pas avoir d'inquiétudes concernant la politique d'achat américain (Buy American Act).

«J'ai donné l'assurance au premier ministre que je voulais accroitre les échanges économiques et non pas les réduire», a souligné M. Obama. Les États-Unis respecteront leurs engagements sous l'ALENA et les autres accords internationaux de commerce, a-t-il ajouté.

Partenariat pour l'environnement

Le président Obama et le premier ministre ont aussi annoncé un nouveau partenariat pour accroître la collaboration des deux pays dans le développement de technologies vertes pour la production d'énergie propre, dans la lutte aux changements climatiques.

«Il faut prendre en considération le fait que les changements climatiques auront un impact sur nous tous, a dit le président Obama. C'est important pour nos deux pays de montrer du leadership dans ce domaine. Je pense que ce partenariat sur l'énergie propre est un excellent point de départ.»

La question du pétrole issu des sables bitumineux est un dossier épineux, considérant l'opposition du président Obama à cette méthode polluante de production d'énergie, alors que le gouvernement canadien défend bec et ongles cette industrie, prolifique en Alberta.

Le premier ministre Harper a toutefois précisé qu'il était «trop tôt» pour parler d'une «harmonisation» des politiques canadiennes et américaines en environnement.

Efforts diplomatiques

L'Afghanistan a aussi fait partie des discussions entre les deux leaders, avec l'idée d'améliorer les efforts en termes de diplomatie.

«Je n'ai pas fait pression sur le premier ministre pour un engagement supplémentaire en Afghanistan», a assuré le président américain, qui vient d'approuver le déploiement de 17000 soldats supplémentaires dans ce pays. Le Canada a déjà annoncé qu'il se retirerait de la mission de combats en 2011.

«Un des objectifs est d'entrainer l'armée afghane pour qu'ils deviennent responsable de la sécurité au jour le jour, a souligné le premier ministre Harper. La sécurité ne pourra pas seulement être imposée par nous. Elle nous venir des Afghans eux-mêmes.»

La question de la sécurité le long de la frontière canado-américaine a aussi été soulevée en conférence de presse.

«Depuis le 11 septembre, nous avons investis massivement pour assurer la sécurité à la frontière. Toute menace à la sécurité aux États-Unis représente aussi une menace directe pour le Canada, a dit M. Harper. Nous devons nous demander comment assurer la sécurité sans nuire au commerce transfrontalier.»

Plus de 650 membres des médias ont été accrédités pour la visite du président américain. Mais seule une cinquantaine d'entre eux ont pu assister à la conférence de presse conjointe des deux chefs de gouvernement.

Après une rencontre privée entre le premier ministre Stephen Harper et le président américain Barack Obama, - qui a finalement duré 30 minutes, plutôt que 10 -, les deux hommes ont été rejoints par des conseillers et ministres des deux pays, pour une séance de travail élargie, doublée d'un déjeuner aux saveurs canadiennes.

Au menu : thon du Pacifique, omble chevalier du Nunavut fumé, bison des plaines fumé au bois de pommier, légumes racines d'hiver et champignons de la région, yogourt Saugeen et compote de bleuets et d'airelles sauvages, notamment.

En entrevue à RDI, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon a affirmé que les deux leaders n'ont pas discuté du cas d'Omar Kadhr, ce citoyen canadien arrêté en Afghanistan et détenu à Guantanamo.

Le président a repris la route vers l'aéroport, où il doit rencontrer le chef de l'opposition officielle libérale, Michael Ignatieff, à 16h, avant de rentrer au bercail.