Pour l'entraîneur-chef d'une équipe de hockey, il existe de ces décisions qui ne sont pas simples à prendre, mais qui peuvent quand même être agréables. Comme celle de choisir entre Zach Fucale et Eric Comrie pour affronter la Finlande lors du troisième match du Canada au Championnat du monde de hockey junior.

Sans annoncer qu'il avait adopté un système d'alternance, ni identifié un gardien numéro un, Benoît Groulx a confirmé dimanche que Fucale affrontera les champions en titre, lundi soir au Centre Bell.

Le futur gardien des Remparts de Québec en sera alors à sa troisième sortie en moins d'une semaine, et tentera de signer un troisième blanchissage d'affilée.

Mardi dernier, en match préparatoire, le gardien montréalais a battu la Suisse 6-0 avant de vaincre la Slovaquie 8-0 en lever de rideau du tournoi, vendredi.

Lors d'un point de presse dans un hôtel de Montréal, dimanche matin, Groulx a évité de proclamer Fucale gardien numéro un de l'équipe.

«Nous avons deux très bons gardiens, et ce ne sont pas des décisions faciles. De la façon dont ils jouent, ils ne nous laissent pas beaucoup de marge de manoeuvre. On en a parlé entre nous (les entraîneurs) et nous avons pensé que Zach avait assez bien fait pour mériter un autre départ», a expliqué Groulx, tout en laissant savoir qu'il n'avait pris aucune décision en vue du match de mercredi contre les États-Unis.

Comrie a lui aussi inscrit un coup de pinceau, 4-0 contre l'Allemagne samedi, et si jamais Fucale devait répéter un tel tour de force contre les Finlandais, il s'agirait de la première fois de son histoire que le pays amorce le volet officiel de la compétition avec trois blanchissages consécutifs. En 2008 et en 2010, le Canada avait réalisé des jeux blancs lors de ses deux premières sorties. Les Canadiens avaient remporté la compétition en 2008, mais avaient dû se contenter de l'argent en 2010.

Selon Fucale, les résultats de la formation canadienne au cours de la dernière semaine témoignent d'un travail collectif de qualité.

«On voit qu'on joue bien en équipe défensivement, et ça paie du côté offensif. Si on continue à travailler tous ensemble dans notre zone, on va avoir du succès», estime Fucale.

En incluant le duel préparatoire contre la Suisse mardi dernier, le Canada n'a accordé que 43 tirs à ses trois dernières sorties. Et lors des deux premiers matchs préparatoires, Équipe Canada junior avait limité la Russie et la Suède à 20 et 15 tirs, respectivement. Et les Russes avaient obtenu cinq de leurs tirs en période de prolongation, chemin faisant vers un gain de 2-1.

Malgré ces chiffres plutôt impressionnants, Groulx considère que ses joueurs peuvent faire mieux encore sur le plan défensif.

«Ce sont des statistiques dont on est content, a reconnu l'entraîneur-chef en faisant allusion aux trois blanchissages d'affilée, mais il y a encore place à amélioration dans notre jeu défensif. Même s'ils n'ont pas fait face à beaucoup de lancers, nos gardiens ont quand même dû effectuer des arrêts difficiles. Ce n'est pas seulement l'équipe, nos gardiens ont été solides. Je pense que défensivement, nous pouvons faire preuve de plus de constance. Il faut s'assurer qu'à chaque présence, nous jouons bien dans les trois zones», a ajouté Groulx.

Pendant que la formation canadienne fait flèche de tout bois, les patineurs finlandais sont déjà dans l'eau chaude après des revers par des scores identiques de 2-1 d'abord en fusillade contre les États-Unis vendredi puis, étonnamment, face à la Slovaquie, samedi. Une victoire du Canada, lundi, placerait la Finlande dans une situation plus précaire encore, et permettrait aux jeunes patineurs canadiens de faire oublier le revers sans équivoque de 5-1 subi en demi-finale l'an dernier, en Suède.

Groulx ne voit toutefois pas une occasion pour le Canada de savourer une douce revanche.

«Chaque équipe est différente, la leur comme la nôtre. Pour moi, c'est du passé et nous nous concentrons sur le match de demain (lundi). Il n'y a pas d'esprit revanchard», assure Groulx, qui ne porte pas plus attention à la position qu'occupent les Finlandais au classement dans le groupe A. «Nous les avons regardé jouer et je suis sûr qu'ils nous ont regardé aussi. Nous les connaissons et ils nous connaissent. Mais on ne se préoccupe pas de leur position au classement. La seule chose à laquelle nous nous attardons, c'est le match de demain. Nous devrons être prêts à affronter une excellente équipe, et je sais qu'ils seront prêts.»

Si le Canada et la Finlande ont bénéficié d'une journée de congé dimanche, le tournoi s'est poursuivi avec une victoire de 7-0 de la Russie contre la Suisse, au Centre Air Canada de Toronto, et un gain de 6-0 des États-Unis contre l'Allemagne en fin de soirée, à Montréal.