Sans vouloir priver les enfants d'un océan à l'autre de tous les moments de bonheur associés à la fête de Noël, les joueurs et dirigeants d'Équipe Canada junior donnent l'impression d'avoir bien hâte au 26 décembre. C'est qu'ils pourront alors s'engager enfin sur la route vers la rédemption pour leur pays, après cinq années où le Canada s'est graduellement éloigné de la plus haute marche du podium du Championnat du monde de hockey junior, un tournoi qu'il a si longtemps dominé.

Quinze jours après un camp d'entraînement pimenté de deux matchs préparatoires contre des joueurs universitaires qui ne faisaient pas vraiment le poids, et de trois autres où l'équipe a laissé une plus que favorable impression, le Canada amorcera sa quête d'un 16e titre mondial, vendredi, au Centre Bell, contre la Slovaquie.

«Tout le monde est excité que le tournoi approche, a reconnu l'entraîneur-chef Benoît Groulx en début de semaine. Nos gars sont vraiment en mode préparation. Nous sentons qu'ils sont concentrés et confiants. Je pense qu'ils sont où nous voulons qu'ils soient, mentalement. Il faut continuer dans cette direction.»

Le duel de vendredi sera le premier de quatre en moins d'une semaine pour les patineurs canadiens, qui croiseront aussi le fer avec l'Allemagne, la Finlande et les États-Unis lors du volet préliminaire, les 27, 29 et 31 décembre, respectivement.

En principe, le Canada devrait aisément sortir du groupe A et se qualifier pour la ronde éliminatoire, d'autant plus qu'il bénéficiera du soutien de ses partisans.

Mais depuis 2009, dernière année où les hockeyeurs canadiens ont été décorés d'or, à Ottawa, aucune équipe-hôtesse n'est parvenue à gagner le match ultime… incluant le Canada en 2010 et en 2012.

Depuis son dernier titre, la formation canadienne a dû se contenter de deux médailles d'argent, d'une de bronze et de deux quatrièmes places, l'année dernière et la précédente.

Qu'à cela ne tienne, Groulx n'hésite pas une seconde lorsque questionné sur les bons et les mauvais côtés de jouer dans sa cour.

«C'est un avantage que d'évoluer chez nous, tranche l'entraîneur-chef canadien, car on contrôle tout ce qui est autour de nous, que ce soit la nourriture et les hôtels. On sait comment ça marche dans notre pays.

«Aussi, je crois que les gens veulent tellement voir notre équipe gagner, comme ça été la tradition dans le passé. Tous ces gens derrière nous et ces encouragements, je pense que nos joueurs vont voir ça d'un côté positif.»

Au-delà de l'environnement plus familier et de l'appui du public canadien, Groulx est d'avis que la présence de joueurs qui se sont côtoyés dans le passé, dans diverses circonstances, sera bénéfique à Équipe Canada junior.

«Plusieurs d'entre eux ont joué ensemble au Championnat des moins de 18 ans, et en ayant beaucoup de joueurs qui étaient avec l'équipe l'an dernier, ça permet d'avoir une meilleure chimie. Les uns et les autres se connaissent et ils savent comment les choses se vivent à l'intérieur. Cela dit, les «challenges» sont quand même là, et il faudra se mettre ensemble et se préparer à affronter un grand défi à compter du 26», a observé celui qui dirige les Olympiques de Gatineau dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Groulx et son équipe d'entraîneurs pourront compter sur la présence de sept vétérans du Championnat junior de 2014, dont le gardien Zachary Fucale, le jeune espoir Connor McDavid et Curtis Lazar, qui s'est vu confier le rôle de capitaine plus tôt cette semaine.

Lazar est l'un de ceux pour qui le mot rédemption servira de source de motivation au cours des dix prochains jours.

«Je pense que c'est le cas pour tous ceux qui sont de retour. Je sais que pour ma part, j'étais déçu de la façon dont nous avons joué l'an dernier et de notre résultat. Des deuxièmes chances ne se présentent pas souvent, et nous sommes chanceux de profiter d'une telle opportunité. Mais il faut aborder le tournoi une journée à la fois et ne pas regarder trop loin devant nous», a observé l'espoir des Sénateurs d'Ottawa.

Si cette disette pèse sur les membres d'Équipe Canada junior, ceux-ci ne le font pas trop sentir. Pour Anthony Duclair, tout ça n'est que du passé, tandis que Benoît Groulx veut vivre le tournoi au présent.

«Ce qu'on veut, c'est avoir une bonne journée à chaque jour. Dans ce tournoi, nous savons que la compétition sera très solide. Elle ne viendra pas seulement d'une ou deux équipes, mais de plusieurs. Notre but, c'est de nous préparer et de ne rien laisser au hasard. Quand nous aurons fait ça, je pense que nous aurons de très bonnes chances de gagner avec les éléments que nous avons.»