On lit son nom, on regarde ses yeux, et on le voit tout de suite: Éric Gélinas a un air de famille.

Il a les mêmes yeux ténébreux que son frère Karl, lanceur des Capitales de Québec, et la même carrure que son père Marc, ex-joueur de baseball professionnel.

La génétique ne ment pas.

«Quand j'étais plus jeune, les docteurs avaient calculé que je finirais par mesurer 6'5 ou 6'6, explique le défenseur des MAINEiacs de Lewiston. Mon père mesure 6'8 et mon frère est 6'4.

«Pour ce qui est du poids, je pense que je pourrais atteindre les 220 livres.»

Pour l'instant, Gélinas ne fait osciller la balance qu'à 185 livres, et l'on se préoccupe un peu du fait que le jeune arrière doive «remplir» cette charpente avantageuse.

«Il doit entre autres renforcer le bas de son corps, note un recruteur. Il sera encore plus mobile lorsque ses jambes seront plus fortes.»

Il faut dire que les jeunes qui évoluent dans le hockey junior canadien sont désavantagés lors d'une forte poussée de croissance. Les nombreux matchs et les déplacements font en sorte qu'ils peuvent passer moins de temps au gymnase.

Gélinas assure néanmoins que l'expérience familiale l'aide dans son développement.

«Étant donné que mon père et mon frère sont passés dans le sport professionnel, ils m'ont montré le chemin en me conseillant sur la façon de m'entraîner, dit-il.

«Ils sont passés à travers les mêmes moments psychologiques, ils ont vécu le même stress, même si c'était dans un autre sport. Ça a aidé.»

Constance et robustesse

Gélinas est un produit à l'état brut. Ce qu'il a à polir pourrait justifier qu'il puisse glisser jusqu'en troisième ronde.

Mais il demeure un gros bonhomme doté d'un très bon coup de patin et qui bouge aussi très bien la rondelle.

En dépit de sa stature, le jeune défenseur à caractère offensif n'est pas le genre de joueur à accrocher le premier regard.

«Sa première moitié de saison a été correcte, puis on dirait qu'il s'est pris en main après le départ de l'entraîneur Harding, soutient un dépisteur. Il a fini plus fort.

«À force de se faire répéter qu'il devait jouer de façon plus robuste, peut-être a-t-il compris des choses.»