Ça tombe bien que le repêchage de la LNH soit à Montréal cette année car la cuvée s'annonce meilleure que l'an passé du côté des joueurs québécois.

Le défenseur Simon Després, des Sea Dogs de Saint-John, est sur l'écran-radar de toutes les équipes et il sera intéressant de voir qui, entre Dmitri Koulikov et lui, sera le premier joueur de la LHJMQ à être sélectionné.

Tout au long de la saison, Després a été le Québécois le mieux coté dans les divers classements de recrutement.

Mais ce n'est pas de nature à énerver ce jeune homme réservé.

«Ce ne sont que des listes, soutient Després. Surtout qu'une fois repêché, tu dois faire tes preuves dans des camps d'entraînement.

«Je prends donc tout cela avec un grain de sel. Je ne veux pas penser trop loin ni prendre quoi que ce soit pour acquis.»

Després frôle les six pieds quatre pouces et pèse 205 livres, ce qui a de quoi séduire les dépisteurs.

Mais ces derniers ont surtout été conquis par la mobilité dont il fait preuve. Ce n'est pas pour rien que Després dit modeler son jeu sur celui de Jay Bouwmeester!

«Je suis le genre de gars qui aime patiner en possession de la rondelle et qui peut faire une bonne première passe, décrit Després.

«Cette saison, après qu'Alex Grant eut été échangé, mes responsabilités ont augmenté avec les Sea Dogs. Je me suis mis à jouer sur la première unité en avantage numérique et j'affrontais aussi le premier trio adverse.»

Une blessure embêtante

Si c'est flatteur d'être considéré comme un potentiel «top 10» au repêchage, les attentes placées en vous sont à l'avenant.

Després l'a constaté au cours de la plus récente saison, alors qu'il a inscrit seulement deux buts et ajouté 30 buts en 66 matchs.

Plusieurs experts soutiennent que son développement a stagné au cours du calendrier.

«Le monde du dépistage s'attendait à une meilleure saison de sa part, mentionne Trevor Timmins, le recruteur-chef du Canadien. Il n'a pas produit autant qu'espéré.

«Il n'a pas été très bon non plus au tournoi des moins de 18 ans, mais c'est vrai qu'il jouait en dépit d'une blessure.»

Després s'est amené à Fargo avec un rôle d'assistant-capitaine de l'équipe canadienne & et aussi avec une blessure à la hanche qu'il traînait depuis décembre.

«J'ai terminé la saison sans que la blessure soit complètement rétablie et je l'ai aggravée au premier match du tournoi, raconte-il.

«Je sais que je n'ai pas très bien paru, que les recruteurs n'ont pas vu le vrai Simon Després.

«Mais je ne regrette pas d'y avoir été parce que ça a quand même été une belle expérience.»

Sensationnel au Défi des espoirs

Cette prétendue cote à la baisse n'influence pas l'un des recruteurs québécois à qui nous avons parlé.

«Simon possède un très bon package, assure celui-ci. Moi, je me questionne surtout sur l'utilisation qu'en faisait son entraîneur Jacques Beaulieu.

«Il ne jouait pas beaucoup à Saint-John et d'ailleurs, ce coach-là a été congédié...»

Le défenseur originaire de Laval est un espoir de premier plan et il l'a rappelé à tout le monde en étant sensationnel lors du Défi des espoirs de la Ligue canadienne.

«En général, note un autre éclaireur, les recruteurs ont parlé davantage de Koulikov que de Després cette saison.

«Pourtant, à chaque classement de l'International Scouting Service, Simon finissait toujours devant Koulikov.

«Il doit bien y avoir quelque chose là!»

Les habiletés physiques de Després sont dignes de la LNH.

Même s'il reste des points d'interrogation dans son jeu, ceux qui vont le sélectionner le choisiront plus en fonction de son potentiel que de ce qu'il a accompli jusqu'ici.

À partir de là, Després leur prouvera qu'ils ont eu raison de croire en lui.