Le feuilleton du CHUM a 15 ans cette année. Ces 15 années de déchirements et de revirements ont vu passer quatre premiers ministres et six ministres de la Santé qui ont tour à tour essayé de stopper l'hémorragie autour du mégaprojet de construction.

Durant ces mêmes années, on a aussi vu défiler cinq dirigeants à la tête du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) et trois recteurs. À eux, on peut ajouter deux maires montréalais qui se sont succédé, des fonctionnaires du gouvernement par centaines, des experts aussi. Et des gens du milieu des affaires.

Beaucoup d'argent

Au-delà de l'engagement humain, le CHUM, c'est aussi beaucoup d'argent. En 2000, on avait dépensé 68 millions en quatre ans dans des études des trois emplacements proposés.

Ces coûts ont depuis facilement doublé avec la tenue des audiences publiques à Montréal, les différents comités, les réévaluations des coûts de construction en partenariat public-privé et les nombreux changements aux plans de construction de 2006.

Quant aux coûts de construction eux-mêmes, les députés ont appris en commission parlementaire, il y a deux semaines, que la direction ne peut garantir que la facture se maintiendra à 2,575 milliards.

Maintes fois critiquée pour son manque de transparence, la direction du CHUM a fait installer une caméra au printemps, à l'angle de l'avenue Viger, pour que les Québécois puissent constater l'évolution du chantier. À cet endroit, on a rasé l'édifice Vidéotron étage par étage, en partant du sous-sol, pour construire le Centre de recherche dont la hauteur ne pourra dépasser 85 m afin de protéger les vues sur le Vieux-Montréal et le mont Royal.

À l'heure d'écrire ces lignes, des grues creusent un énorme trou. Un trou d'environ huit étages afin de construire les fondations, accueillir des milliers de places de stationnement et des laboratoires sécurisés.

À la direction des communications du CHUM, on explique que d'ici la fin de l'automne, les propositions des deux consortiums (Accès santé CHUM et CHUM collectif) pour bâtir le nouvel établissementw et démolir l'hôpital Saint-Luc seront déposées. Si tout va bien, les travaux commenceront au printemps 2011, indique-t-on, et devraient se terminer en 2018. Le directeur général du CHUM, Christian Paire, était dans l'impossibilité la semaine dernière d'accorder une entrevue. Les gens responsables du chantier aussi.

On a toutefois expliqué aux communications qu'on bâtira d'abord le nouvel immeuble dans le quadrilatère délimité par le boulevard René-Lévesque, l'avenue Viger, les rues Sanguinet et Saint-Denis. Les patients et le personnel de Saint-Luc y seront transférés. Et là, on pourra démolir le vieil hôpital pour ériger un nouvel établissement de santé.