Investissement Québec envisage d'intenter des poursuites contre BCIA et n'exclut pas de porter plainte au criminel. En plus des fonds transmis par quatre fonds FIER, Investissement Québec s'est porté garant d'un prêt de 2 millions de dollars fait par le Mouvement Desjardins. Son engagement va jusqu'à 1,3 million.

Le prêt a été fait en novembre 2009. Cinq mois plus tard, BCIA a commencé à faire des chèques sans provision. Aujourd'hui, BCIA est sous la protection de la Loi sur la faillite, et Investissement Québec risque de tout perdre.

 

«Nous examinons le dossier de façon très approfondie pour voir si on aurait des recours civils. Notre premier objectif est de récupérer l'argent, a déclaré Josée Béland, porte-parole d'Investissement Québec. On regarde ce qui peut être fait, rien n'est exclu.»

Pour sa part, le Mouvement Desjardins a injecté 12,5 millions de dollars en deux ans dans l'entreprise, somme qu'elle risque de perdre également.

Selon l'ADQ, c'est du côté des FIER qu'il faut regarder dans le dossier de BCIA. L'entreprise a reçu 4 millions de dollars fournis par Investissement Québec - c'est quatre fois plus que les autres entreprises appuyées par les FIER, a lancé François Bonnardel, député adéquiste de Shefford.

Le ministre Clément Gignac estime que l'adéquiste tente de refaire le travail du vérificateur général, dont les recommandations ont été mises en place.

Plus tôt, en conférence de presse, le député Bonnardel avait accusé le ministre Gignac de ne pas avoir fait le ménage promis l'an dernier. Ainsi, par le FIER Carrefour Capital, Investissement Québec a injecté 7,2 millions de fonds publics dans 12 firmes.

Deux des trois membres du conseil d'administration du FIER, Antoine Clermont et Pierre Breton, ont des intérêts importants dans huit d'entre elles.

Deux de ces huit entreprises semblent même ne pas être en exploitation, sans adresse et sans inscription au fichier des entreprises. Québec injecte 1 million par entreprise, les deux tiers de la mise de fonds. Le reste vient des entrepreneurs.

«Des investisseurs profitent d'un système. Ils vont chercher des sous du gouvernement, de nos poches, et les envoient directement dans leurs entreprises. Je ne peux accepter ça», a lancé M. Bonnardel. Cette situation est d'autant plus inacceptable, selon lui, que le vérificateur général a de nouveau souligné ces irrégularités dans son dernier rapport annuel.

Avec la collaboration de Francis Vailles et d'André Noël