Le directeur général français de la Santé, Didier Houssin, estime que le système d'alerte de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) a «parfaitement fonctionné» lors de la grippe A/H1N1. «L'idée d'un complot mondial monté par l'industrie pharmaceutique ne tient pas», affirme-t-il dans un journal français.

Didier Houssin juge «injuste» le procès qui est fait à l'Organisation mondiale de la santé, accusée d'avoir dramatisé la crise. «L'OMS a fait son travail en relayant à tous les pays membres une information inquiétante venue du Mexique puis des États-Unis». Selon lui, «les 192 États membres de l'OMS, tirant les leçons de la crise du SRAS en 2003, s'étaient dotés d'un système d'alerte efficace qui a parfaitement fonctionné».

Jusqu'à la mi-août 2009, «aucune voix crédible sur le plan scientifique ne s'est exprimée pour contester notre analyse de la situation», poursuit Didier Houssin. «On s'est certes assez tôt aperçu que le virus (A/H1N1) n'était pas très virulent mais jusqu'à octobre et même plus tard, nous craignions que la proportion de personnes touchées soit élevée». Il estime que des progrès en immunologie sont toutefois nécessaires pour «mieux apprécier la réceptivité des gens à un nouveau virus grippal».

Le coût élevé de la campagne de vaccination en France «doit être relativisé», poursuit le directeur général de la Santé. La prévention «réduit les dépenses d'hospitalisation», souligne-t-il. «Mais à l'avenir, il faudra tenter de réduire les coûts, peut-être en passant des commandes à l'échelon européen».