Alors que les malades chroniques sont les plus nombreux à souffrir des complications de la grippe A (H1N1), seulement 31 pour cent des personnes qui font partie de ce groupe prioritaire ont été vaccinées jusqu'ici.

Alain Poirier, directeur national de santé publique du Québec, a déclaré vendredi que ce taux de vaccination pourrait s'expliquer par le fait que les personnes atteintes de maladies variées ne se sont pas reconnues dans cette catégorie à risque.

Lors d'une conférence de presse, à Montréal, M. Poirier a invité les personnes souffrant de toute insuffisance, que ce soit respiratoire, cardiaque ou rénale, ainsi que les immunosupprimés, à se faire vacciner.

«Ceux qui ont des maladies chroniques sous-jacentes ne se sont pas tellement présentés, a-t-il dit. C'est le groupe avec la plus faible couverture vaccinale.»

Des 42 personnes décédées au Québec des suites de la grippe A (H1N1), depuis le début de la deuxième vague, la très grande majorité était atteinte de maladies chroniques sous-jacentes.

En date de jeudi, 244 personnes avaient dû être traitées aux soins intensifs des hôpitaux depuis le début de la deuxième vague de grippe. De ce nombre, 80 pour cent souffraient de maladies chroniques.

Par ailleurs, M. Poirier a indiqué que sept régions québécoises offrent actuellement la vaccination aux personnes de 65 ans et plus, soit Montréal, Laval, Québec, Laurentides, Chaudière-Appalaches, l'Outaouais et la Côte-Nord.

M. Poirier a rappelé que la vaccination de ce groupe d'âge s'étendra graduellement aux autres régions, notamment en Montérégie, dès samedi.

«Quand on l'annonce, il y a toujours cette condition de bien vérifier si dans chacune des régions, ils sont rendus à cette étape», a-t-il dit.

Jeudi, les autorités de la santé publique ont annoncé que la vaccination des 65 ans et plus était devancée dans certaines régions.

Michel Bureau, directeur général au ministère de la Santé, a affirmé que le virus qui touche le Québec s'est jusqu'ici avéré moins agressif que prévu.

«Le virus qui nous touche est peut-être aussi contagieux que celui de la picotte mais il n'est pas aussi nocif que celui qui avait été appréhendé au début de la pandémie, a-t-il dit. Il envoie moins de gens à l'hôpital et aux soins intensifs.»

M. Bureau a indiqué que même si le nombre d'hospitalisation est en croissance, un plateau devrait être atteint bientôt. Il sera suivi par une décroissance, d'ici environ deux à trois semaines.

«Nous sentons que nous nous approchons de la période centrale où il y a un plateau dans l'admission à l'hôpital», a-t-il dit.

M. Bureau a indiqué que le Québec en était à la cinquième des 12 semaines de la deuxième vague de la pandémie, dont la fin est attendue à la mi-janvier.

Vendredi, 1,7 million de Québécois avaient été vaccinés.