Les secrétaires et les concierges des écoles du Québec sont à bout de souffle. Depuis l'éclosion de la deuxième vague de grippe A (H1N1), leur tâche a plus que doublé dans les écoles. Et les enseignants, qui devront sous peu participer à la campagne de vaccination de leurs élèves, ne comprennent pas pourquoi ils ne recevraient pas eux aussi une injection.

«Lorsqu'un enfant qui présente des symptômes de la grippe arrive au bureau de la secrétaire, elle doit s'en occuper. Quant aux concierges, auparavant, ils lavaient les rampes d'escalier et les bureaux d'élèves à intervalle régulier, alors que maintenant ils doivent les désinfecter sans arrêt», indique France McDuff, vice-présidente du Syndicat de Champlain.

 

Mme McDuff signale que tout ceci s'ajoute aux tâches courantes. «Les gens ne pourront pas maintenir le rythme, ils sont en train de s'épuiser», estime Mme McDuff.

Les enseignants sont aussi au coeur de la lutte à la grippe A (H1N1). Dès demain, plusieurs écoles de la Montérégie amèneront leurs élèves se faire vacciner. La Commission scolaire Marie-Victorin enverra «deux autobus aux quinze minutes» dans deux centres de vaccination de la Rive-Sud.

Chaque jour, environ 4000 élèves pourront ainsi être vaccinés. «Nous devrons nous occuper de toutes les écoles privées et publiques de notre territoire. La campagne s'échelonnera du 19 novembre au 8 décembre», explique le directeur général adjoint de la Commission scolaire Marie-Victorin, Daniel Ouimet.

La vaccination des 5 à 19 ans a été devancée et est commencée depuis lundi en Montérégie. Certains parents ont déjà fait vacciner leurs enfants. M. Ouimet assure que les élèves qui auront déjà été vaccinés seront repérés et pourront rester à l'école le jour de la vaccination.

Alors que la Montérégie enverra ses élèves dans les centres de vaccination, certaines commissions scolaires de l'Estrie, de la Mauricie et du Saguenay ont préféré vacciner les enfants directement à l'école. Cette disparité dans la campagne de vaccination est fortement décriée par plusieurs syndicats de l'enseignement.

Plusieurs enseignants auraient aussi aimé être vaccinés en même temps que leurs élèves. La présidente du Syndicat de Champlain, Monique Pauzé, estime qu'il serait exagéré de comparer les enseignants et le personnel de soutien au personnel hospitalier, mais elle affirme que «le virus est également présent dans nos établissements et malgré tout le travail effectué pour en prévenir la propagation, les risques d'attraper la grippe sont importants».