Pendant que des centres de vaccination tournent au ralenti, d'autres ne fournissent pas à la demande. Au point où des malades chroniques ne sont toujours pas vaccinés, faute de place.

Danielle Villeneuve, 59 ans, est découragée. Elle s'est présentée à cinq reprises, tôt le matin, à son centre de vaccination à Saint-Eustache. Chaque fois, elle est arrivée trop tard pour obtenir un coupon lui donnant accès à la vaccination.

 

«Les gens arrivent dans la nuit. Ça n'a pas de sens, je n'irai pas faire la file en pleine noirceur, toute seule, pour me faire vacciner», déplore Mme Villeneuve.

Elle souffre d'une maladie chronique inflammatoire et fait partie des catégories auxquelles on a donné la priorité à ce jour. Mais elle s'inquiète parce que le calendrier de vaccination prévoit seulement deux autres journées de vaccination pour les groupes à risque: aujourd'hui et demain.

La vaccination cessera ensuite pour quelques jours avant de reprendre à partir du 16 novembre, cette fois pour l'ensemble de la population.

«Quand on voit qu'à Montréal, les centres de vaccination sont vides et qu'ici, on n'est pas capables de se faire vacciner, même quand on est à risque, ça n'a pas de sens», ajoute Mme Villeneuve.

Dès les premiers jours de la campagne de vaccination, les centres ont été pris d'assaut dans les Laurentides. Il y a deux semaines, avant l'instauration d'un système de coupons qui permet de revenir à une heure déterminée, plus de 2000 personnes s'étaient présentées pour recevoir le vaccin à Saint-Eustache, créant une file d'attente de plusieurs heures.

«Lorsque tous les coupons sont écoulés, on dit aux gens de revenir un autre jour. Ils ne doivent pas s'inquiéter, il y aura de la vaccination pour tout le monde», assure Myriam Sabourin, porte-parole de l'Agence de santé et de services sociaux des Laurentides.

Elle s'explique toutefois mal ce qui différencie les Laurentides des autres régions. En plusieurs endroits, les files d'attente semblent avoir diminué depuis l'instauration de coupons. Ce n'est pas le cas des Laurentides.

«C'est vrai que nous avons encore beaucoup de personnes qui arrivent vers 4h du matin. Considérant que les coupons sont donnés à partir de 6h, bien souvent, après 7h ou 7h30, c'est terminé, il n'y a plus de coupons», reconnaît Mme Sabourin.