Les jeunes de la rue et les sans-abri n'ont pas été oubliés dans le plan de pandémie pour lutter contre la grippe A (H1N1). Bien qu'ils soient difficiles à rejoindre, quelques centaines de sans-abri montréalais ont été vaccinés depuis le début de la distribution des doses pour ce groupe à risque, mardi.

Malgré une rupture de stock à l'Accueil Bonneau hier, la vaccination va bon train, assure le centre de santé et de services sociaux (CSSS) Jeanne-Mance, qui supervise l'opération dans la métropole.

 

«Ça va très bien, on a une bonne réponse de la part des refuges, a expliqué Suzanne Carrière, directrice des services spécifiques au CSSS Jeanne-Mance. Vous savez, les sans-abri sont des personnes vulnérables et fragiles. Plusieurs d'entre elles sont immuno-supprimées et vivent dans des lieux publics très fréquentés, comme les métros ou les centres commerciaux. Ils sont plus susceptibles de contracter le virus ou de le transmettre à d'autres.»

Le CSSS Jeanne-Mance n'a pas été en mesure d'indiquer combien de doses avaient été prévues pour la clientèle de la rue. Jusqu'à présent, une demi-douzaine d'infirmières ont été mobilisées quotidiennement pour faire la vaccination. «On y va par demande. Mais on s'est fixé comme objectif de terminer le 13 novembre», a indiqué Suzanne Carrière.

Afin de rejoindre un plus grand nombre de personnes possible, la vaccination a lieu dans les centres d'aide ou d'hébergement aux sans-abri. Déjà, des journées de vaccination ont eu lieu à l'Accueil Bonneau, au Centre d'Amitié autochtone et au Refuge. Mardi, quatre infirmières se sont déplacées à bord de la roulotte du Bon Dieu dans la rue pour rejoindre cette population sur le terrain. Des plages de vaccination sont prévues demain à l'Accueil Bonneau et le 11 novembre à la Mission Old Brewery.

«Ce qui est important de comprendre, c'est qu'il y a un haut taux de maladie mentale et de toxicomanie chez les gens de la rue. C'est une bonne chose qu'ils n'aient pas à attendre dans une longue file d'attente.»

Matthew Pearce, de la Mission Old Brewery: «Le défi, c'est de les convaincre et de les encourager à prendre le vaccin. Étant donné que 40% de la population souffre de maladie mentale, ils ont une autre perspective du système, beaucoup sont méfiants. Je pense que le fait qu'on soit présent va soulager les craintes.»