C'est la fragilité des vaccins contre la grippe H1N1 qui explique que des milliers de doses reçues par le Québec n'ont pas encore été acheminées dans les centres de vaccination, a expliqué ce matin le ministre de la Santé, Yves Bolduc.

Selon le critique péquiste de la Santé, Bernard Drainville, plus de 700 000 doses «dorment dans un entrepôt» alors que l'on refuse des patients dans les centres de vaccination un peu partout au Québec. Un article du Globe and Mail, jeudi révélait que 5,8 millions de doses avaient été distribuées par Ottawa aux provinces, mais que seulement 2,2 millions avaient été administrées à ce jour. Le Québec a reçu 1,3 million de doses, et en a distribué 700 000. Pour le ministre Bolduc, le Québec est très efficace pour diffuser le vaccin et sans reproche. L'Ontario, dont la population est près du double de celle du Québec, a reçu 2,2 millions de doses, mais n'en a administré que 322 000, a-t-il relevé.

Le Québec a reçu 430 000 doses chaque semaine depuis trois semaines, explique le Dr Bolduc. Mais comme le produit est fragile et ne doit pas être exposé au froid, il y a un décalage de quelques jours entre la manutention et la distribution des ampoules dans les centres régionaux, ajoute-t-il.

Par ailleurs, le député Drainville est revenu à la charge en relevant d'autres cas où des détenus avaient été vaccinés en priorité, sans faire partie des clientèles jugées à risque. La veille, le ministre Bolduc avait déclaré «inacceptable» que les détenus en parfaite santé aient pu être vaccinés - des infirmières du CSSS de Valleyfield s'étaient rendues vacciner une cinquantaine de détenus au centre de détention provincial de Salaberry-de-Valleyfield.

Ce matin, le député Drainville a révélé que cette pratique était bien plus répandue que ne l'avait admis le ministre Bolduc. Les détenus des centres de détention de Montréal, à Bordeaux notamment, ont été aussi vaccinés sans faire partie de la clientèle à risque.