Après une semaine de disette, Ottawa a annoncé qu'au moins 1,8 million de doses de vaccin contre la grippe A (H1N1) seront envoyées aux provinces et territoires dès la semaine prochaine. La ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, estime même que certaines régions au pays auront terminé leur campagne de vaccination de masse d'ici 10 jours.

Un retard dans la livraison du vaccin par la compagnie GlaxoSmithKline a forcé, cette semaine, les provinces à revoir la planification de l'immunisation, ce qui a même causé des pénuries à certains endroits. Ottawa est responsable, non pas des campagnes de vaccination, qui sont de compétence provinciale, mais de la production et de la distribution des doses.

«Nous sommes en avance sur le calendrier, a assuré la ministre de la Santé. Les provinces et territoires vaccinent leurs citoyens depuis le 26 octobre. Ils continueront à le faire jusqu'à ce que chaque Canadien ait reçu son vaccin.»

Le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest seraient en voie de terminer la semaine prochaine une campagne de vaccination qui s'est déroulée rondement, a-t-on expliqué au bureau de Mme Aglukkaq.

Mais devant les files d'attente, la confusion et l'inquiétude ailleurs au pays, les conservateurs ont dû répondre aux critiques incessantes de l'opposition à Ottawa, qui considère que le gouvernement n'en fait pas assez pour aider les provinces et territoires à faire face à cette pandémie.

En fin de journée, libéraux, néo-démocrates et bloquistes, majoritaires aux Communes, ont adopté une motion réclamant du gouvernement conservateur qu'il investisse davantage pour ajouter du perhnnel de vaccination, améliorer les soins aux malades, aider les localités dans leur planification d'urgence et mettre sur pied une nouvelle campagne de sensibilisation du public.

«Il y a eu depuis le début de cette crise un sérieux manque de préparation de la part de ce gouvernement», a jugé le chef libéral, Michael Ignatieff.

Le NPD reproche quant à lui aux conservateurs de n'avoir engagé qu'un seul fournisseur de vaccins pour répondre à une immense demande : la production de 50 millions de doses.

Le gouvernement estime pour sa part avoir géré adéquatement la pandémie de grippe A (H1N1) et n'avoir rien à se reprocher. En réponse aux critiques, la ministre Aglukkaq a accusé ses adversaires de faire de la petite politique, «au détriment des Canadiens». Le gouvernement fédéral, a-t-elle dit, a déjà investi 1 milliard dans la planification de la pandémie.

La critique libérale en santé, Carolyn Bennett, se réjouit de l'adoption de cette motion, mais elle craint que les recommandations ne restent lettre morte. «Ce ne serait pas la première fois que ce gouvernement ignore la volonté du Parlement», a déploré Mme Bennett.