Depuis la rentrée scolaire, 16 écoles de Montréal ont rapporté que plus de 10% des élèves d'un même niveau présentaient des symptômes d'allure grippale. La moitié de ces foyers d'éclosion ont été signalés mardi, a rapporté hier l'Agence de santé et de services sociaux de Montréal.

Sur le lot, 12 des institutions touchées par la grippe sont des écoles primaires, et quatre des écoles secondaires. Malgré l'augmentation récente des cas présumés de grippe, le directeur de la santé publique à l'Agence de santé et de services sociaux de Montréal, le Dr Richard Lessard, s'est fait rassurant.

 

«Il y a des éclosions de grippe dans les écoles chaque année. (...) et on n'arrête pas le système scolaire pour autant. Pour l'instant, on attache une attention particulière aux éclosions dans les écoles parce qu'on suit ce qui se passe avec le H1N1, mais on est loin d'une situation qui est hors contrôle. Les écoles peuvent très bien continuer à fonctionner même s'il manque quelques enfants.»

Il a ajouté qu'il n'est pas nécessaire que les parents gardent les enfants à la maison si plusieurs camarades présentent des symptômes de la grippe. Selon lui, les parents peuvent aussi contracter la grippe dans leur milieu de travail et «ramener le virus à la maison».

Le responsable des communications à la Commission scolaire de Montréal, Alain Perron, tenait lui aussi à relativiser la situation. «Oui, c'est vrai, ça (l'évolution de la pandémie) va vite. Mais habituellement, en février, le taux d'absence à cause des rhumes est plus grand qu'en ce moment. On ne se cache pas la tête dans le sable, la grippe est là, mais on veut juste mettre les choses en perspective.»

Le ministère de l'Éducation suit lui aussi quotidiennement la situation dans les écoles du Québec. Chaque jour, la direction des établissements où plus de 10% des élèves et du personnel ne se présentent pas (toutes maladies confondues) en avisent le ministère. D'après Santé Canada, ce taux de 10% représente un signal d'une situation «à suivre».

Priorité aussi aux élèves?

Le président de la Centrale des syndicats du Québec, Réjean Parent, s'est interrogé publiquement hier sur l'ordre prioritaire dans la campagne de vaccination. Il a rapporté l'inquiétude des travailleurs de l'éducation, dont plusieurs réclament d'être vaccinés dès maintenant, comme le personnel du secteur de la santé.

«Certains de nos membres se demandent pourquoi nous ne sommes pas dans un secteur prioritaire étant donné qu'on est dans des espaces restreints et qu'on est un lieu de propagation aisé», a-t-il déclaré.

L'Agence de santé et de services sociaux de Montréal a toutefois précisé que, pour le moment, l'ordre prioritaire n'allait pas changer.