Le président de la CSQ, Réjean Parent, rapporte que bon nombre de ses membres enseignants sont inquiets devant la montée des cas de grippe A (H1N1). Plusieurs demandent que les jeunes et le personnel des écoles soient désormais vaccinés en priorité.

Pour le moment toutefois, la centrale syndicale n'en fait pas une demande formelle. Mais, au cours d'une rencontre avec la presse, mercredi à Montréal, M. Parent a affirmé que la CSQ ferait «fort probablement» une demande en ce sens très bientôt.

«Nos membres, certains de nos membres, ça les fatigue qu'on ne soit pas dans les secteurs prioritaires, compte tenu qu'on est dans des espaces restreints, qu'on est confronté à bons lots de jeunes. On est un lieu de propagation aisé. C'est la zone sur laquelle on interviendra avec le ministère de l'Éducation: pourquoi on n'a pas une certaine accélération, de ce côté-là, compte tenu du regroupement et du fait que ce sont des lieux faciles de propagation», a affirmé M. Parent.

Il importe de rappeler que deux jeunes de 11 et 13 ans sont morts cette semaine du virus H1N1 en Ontario.

«Comme enseignant, j'avais le rhume à l'année! C'est la meilleure place pour l'entretenir et être sûr de l'avoir», a souligné M. Parent, qui fut professeur avant de diriger la centrale syndicale qui représente la majorité des enseignants du primaire et du secondaire au Québec.

Incohérence

M. Parent se plaint également du manque de cohérence du plan gouvernemental, qui délègue selon lui trop de responsabilités à l'établissement scolaire. «Il faut gérer le plan localement, mais il faut en avoir un, plan, avec des balises claires du côté national», martèle le dirigeant syndical.

Il rapporte qu'une brève enquête maison, non scientifique, faite par Internet auprès de ses syndicats, a révélé qu'«à peu près la moitié des syndicats nous disaient qu'ils n'avaient entendu parler de rien ou qu'il n'y avait pas de plan» au sein de leur école.

Aussi, «dans les endroits où il y avait des plans, ils n'en avaient pas été informés ou ils n'étaient pas mis à contribution», se plaint encore M. Parent.

Une cinquantaine de ses syndicats avaient répondu à la question.

M. Parent craint qu'avec des plans aussi disparates selon les établissements, on se retrouve avec des situations incongrues. Le gouvernement 'renvoie dans les établissements en leur disant «vous évaluerez la situation'. Alors, fort probablement qu'on va avoir des écoles où il va y avoir 20 pour cent d'absentéisme et ça va être encore ouvert et il va y en avoir d'autres qui vont être à quatre pour cent et elles vont se dire «oups, il y a quelque chose qui se passe'. Peut-on avoir des lignes claires, nationales sur comment on se comporte?» s'exclame le président de la CSQ.

Le dirigeant syndical invite ses 170 000 membres à se faire vacciner et a bien l'intention de se faire vacciner lui aussi. Environ 100 000 de ses membres travaillent dans le milieu de l'éducation.