Dès son premier camp d'entraînement avec les Alouettes, on a senti que Marc Trestman connaîtrait du succès dans la LCF. Et à sa deuxième saison, l'entraîneur-chef participera à son deuxième match de la Coupe Grey, demain. Portrait d'un homme qui reste humble et modeste malgré tout le succès qu'il remporte.

L'une des premières choses qu'on observe chez Marc Trestman, c'est qu'il prend toujours grand soin de ne créer aucune controverse - aussi menue soit-elle - lorsqu'il s'entretient avec les médias. Au point d'en être parfois d'un ennui mortel.

Or, n'allez surtout pas croire que le natif de Minneapolis est toujours aussi calme et réservé à l'intérieur du vestiaire de son équipe. S'il a un message à livrer à un de ses joueurs, il jette cartes sur table, sans faire dans la dentelle.

«Il ne dit pas toujours la même chose aux médias qu'à nous, mais je pense que c'est normal, car à titre d'entraîneur-chef, c'est lui qui est le visage de notre équipe. Il nous protège publiquement, et je crois que c'est l'une des raisons pour lesquelles notre équipe est si unie. Mais lorsqu'il est seul avec nous, il est toujours très franc et direct, et il nous donne toujours l'heure juste», a raconté Matthieu Proulx, hier.

D'ailleurs, selon Jim Popp, c'est entre autres grâce à cette franchise que Trestman obtient autant de succès (fiche de 28-11 dans la LCF).

«Marc a été en mesure de réussir ce que peu d'entraîneurs parviennent à faire: il a responsabilisé nos joueurs. Si l'un d'eux ne joue pas comme il le devrait, il le saura. Et tous ses coéquipiers le sauront aussi. Ils savent donc ce qui est attendu d'eux et qu'ils doivent effectuer le boulot, sinon ils auront des comptes à rendre», a déclaré le DG.

En revanche, Trestman ne critique jamais qui que ce soit devant les caméras. Il évite même autant que possible de parler de ses joueurs sur une base individuelle.

«Parce que je ne veux pas qu'ils se sentent isolés, explique Trestman. De cette façon, ils n'ont pas l'impression d'avoir le poids du monde sur leurs épaules - et ils ne l'ont pas, car le football est un sport d'équipe.»

Si Trestman discute d'un joueur en public, c'est pour chanter ses louanges - même chose pour les équipes qu'il affronte. À l'écouter, on croirait que les Argonauts de Toronto et les Tiger-Cats d'Hamilton sont sur le point de passer à la NFL tant ils sont puissants.

Encore hier, Trestman n'a voulu prendre aucun mérite pour l'excellente saison de son équipe. Il a offert une gerbe de fleurs à tout le monde - le propriétaire, le directeur général, le quart-arrière -, mais lui n'a pas voulu en recevoir. «Je suis arrivé au bon endroit au bon moment, tout simplement. Les circonstances étaient favorables.»

Et les Alouettes ont fini par adopter l'attitude de leur meneur.

«Il a complètement changé notre mentalité. Je ne croyais pas possible qu'un entraîneur-chef exige de son équipe qu'elle soit à la fois très physique et très humble. Le changement ne s'est pas opéré du jour au lendemain, mais on pratique maintenant un style de jeu robuste, tout en demeurant une équipe humble et modeste», a dit Anthony Calvillo.

Trestman s'est toutefois permis une folie en comparant son équipe actuelle à celle de 2008 cette semaine.

«Notre équipe de l'année dernière était très bonne, mais je pense que celle-ci lui est supérieure. Je pense qu'elle est un peu plus unie, ce qui s'explique parce qu'on est ensemble depuis maintenant deux ans. Je pense que les relations interpersonnelles se sont développées», a dit le pilote, qui tentera demain de remporter un premier championnat depuis qu'il a sablé le champagne à titre d'entraîneur des quarts avec les Hurricanes de l'Université de Miami, en 1983.

Évidemment, il n'y était pour rien dans cette conquête et l'éclosion du quart Bernie Kosar, qui a battu toutes sortes de records avec les Hurricanes. Un pur hasard. Demandez-lui, il vous le dira.