Les Roughriders de la Saskatchewan vont accepter avec grâce le rôle de négligés en cette semaine de la Coupe Grey. Du moins, jusqu'au botté d'envoi du match de championnat de la LCF, dimanche.

Les Riders ont beau avoir terminé au premier rang de la section Ouest en vertu d'un dossier de 10-7-1, leurs adversaires du week-end, les Alouettes de Montréal, ont fait encore mieux avec leur fiche de 15-3.

«On va prendre le rôle qu'on nous donne, a déclaré l'entraîneur-chef des Roughriders Ken Miller, mercredi, lors du point de presse tenu en compagnie de son homologue des Alouettes Marc Trestman. «Je suis certain que ce serait fort amusant d'avoir le rôle de favori, mais c'est celui de négligé que nous avons cette semaine. Avec tout le caractère et le leadership qu'on retrouve dans notre vestiaire, les joueurs ont hâte de s'attaquer au match peu importe le rôle qu'on leur donne.»

Et c'est là l'attitude de tous les joueurs au sein de l'équipe, ont confirmé deux des Québécois de l'équipe de Regina, le joueur de ligne à l'attaque Marc Parenteau et le spécialiste des longues remises Jocelyn Frenette.

«Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent mais au bout du compte, ce sont les gars entre les lignes blanches qui vont décider l'issue du match. C'est à nous d'exécuter les jeux, a commenté Parenteau, un Sherbrookois qui en est à sa troisième année avec les Riders. Les Alouettes sont solides dans les trois phases du jeu, que ce soit l'attaque, la défensive ou les unités spéciales, alors il va falloir être à notre mieux.»

«Au début de la saison, tout le monde nous voyait dans la cave, même pas dans les séries et ça nous a piqué on dirait, a affirmé Frenette, un Montréalais qui en est à sa huitième campagne avec le club. Nous, les joueurs, tout ce qui importe c'est ce qui se passe dans le vestiaire. On a été confiants toute l'année. Qu'on ait le rôle de négligé, ça nous importe peu. Tout ce qu'on sait, c'est qu'on participe au dernier match de la saison, et on va tout faire pour l'emporter.»

Les Riders seront d'autant plus confiants qu'ils sont sortis vainqueurs d'une section Ouest fort équilibrée, où il y a eu une lutte à trois pour le premier rang jusqu'à l'automne. Les Stampeders de Calgary ont d'ailleurs terminé la saison avec le même dossier qu'eux, tandis que les Eskimos d'Edmonton ne sont pas venus loin derrière, à 9-9.

«On a connu une saison mouvementée et parsemée d'embûches, mais dans le dernier droit cette équipe s'est galvanisée et a accédé à un tout autre niveau de performance», a souligné Miller.

Les Riders sont une équipe bien dirigée, bien organisée, où le collectif prime sur le reste, a indiqué Parenteau.

«On sait que sur le terrain, on est 12 joueurs, et que chaque joueur est un élément parmi 12. Moi, par exemple, je ne peux pas bloquer toute la ligne défensive à moi tout seul, je n'ai à m'inquiéter que de mon rôle à moi. Je sais que si je réussis mes blocs, tout le reste va être correct, a-t-il expliqué. C'est une équipe qui a du caractère. Les joueurs ne se préoccupent pas de 'moi, moi, moi', ce sont des joueurs d'équipe.»

«On est une équipe qui se tient, qui ne lâche pas, qui joue avec beaucoup de coeur et qui a du talent, a affirmé Frenette. On a beaucoup de joueurs canadiens de talent, beaucoup de profondeur. Quand quelqu'un tombait au combat cette saison, il y avait toujours quelqu'un qui se levait et qui prenait sa place. Les entraîneurs préparent les substituts de la même façon que les joueurs réguliers, afin que tout le monde soit prêt si jamais quelqu'un se blesse. Ce sont des petites choses qui font la différence en bout de ligne.

«Il n'y a pas d'egos dans le vestiaire. Je pourrais appeler n'importe quel joueur dans l'équipe et lui demander un service, et il serait là pour moi, a ajouté Frenette. Il y a vraiment une atmosphère familiale autour de l'équipe.»

Une équipe intelligente

Même s'ils seront négligés, les Riders aborderont donc le match de dimanche avec le sentiment de pouvoir s'imposer. Et même s'ils seront les favoris, les Alouettes accorderont aux hommes en vert tout le respect qu'ils méritent, a reconnu le maraudeur des Oiseaux Matthieu Proulx.

«Ce n'est pas une série quatre de sept comme au hockey, c'est un match, alors n'importe quoi peut arriver, a noté Proulx. Il sera important de garder notre concentration, parce que c'est une équipe intelligente qui ne fait pas d'erreur. Il faut aller chercher le match contre la Saskatchewan parce qu'ils ne nous donneront rien. Ils ne font pas d'erreurs stupides ou d'erreurs d'assignation. Ce sera à nous de créer des opportunités.

«C'est une très belle équipe, bien organisée, a ajouté Proulx. Notre préparation devra donc être impeccable. Les receveurs savent parfaitement courir leurs tracés, alors en défensive il ne faudra laisser aucune marge d'erreur.»

En début de campagne, l'entraîneur des Alouettes Marc Trestman avait qualifié les Roughriders d'équipe capable d'aller jusqu'au bout. Même si son équipe a battu l'équipe de Regina à deux reprises en saison régulière, le temps lui aura donné raison.

«En regardant les films, on pouvait déjà sentir à ce moment-là la solidarité entre les joueurs, qu'il s'agissait d'une véritable équipe, a réitéré Trestman, mercredi. On a ensuite vu les progrès qu'ils ont fait, grâce à leur ténacité et au talent qu'ils ont dans l'ensemble de leur formation.»